Mai 2020 - The Avenue | Nathaniel & Jaylinn - Nothing can stop your destiny

Comment je pourrais me lasser de l’observer? Je n’en avais aucune idée. Il était ma nouvelle drogue. Celui qui me donnait des papillons dans le ventre. « Oh que non. Je pouvais encore continuer des heures. ». Je lui avais souri parce que je ne voulais pas passer pour une psychopathe, loin de là. Ce n’était pas mon style. Il avait réussi à ce que je ne bouge pas de ce lit et ça, c’était plus qu’un exploit! Il ne devait pas s’en rendre compte. « Et encore, je me suis réveillée tard là! ». Je pensais à mes gardes à l’hôpital. Je venais de prendre ma première semaine de vacances en deux ans. Je n’avais aucune attache où je vivais. J’avais travaillé les soirs de Noël, de nouvel an, de Thanks Giving. J’étais la première à qui l’on demandait pour remplacer. Ils savaient que je ne refusais jamais. J’en étais tout bonnement incapable. Chez moi, il n’y avait quand même personne. J’étais seule. Pas de chat, pas de chien, plus de mari, plus d’enfant. Ma seule raison de vivre était mon job. Les urgences me permettaient d’avoir cette dose d’adrénaline dont j’avais besoin. Les heures passaient et ne se ressemblaient pas. J’aimais travailler en soirée, c’était là que les cas les plus graves apparaissaient. J’étais connue pour être très humaine. Lorsqu’il y avait un problème avec un patient qui refusait de se faire soigner ou qui était suicidaire, c’était pour moi. Nous n’avions pas toujours le temps d’appeler le psychiatre de garde. J’avais toujours hésité entre les deux spécialités mais médecin urgentiste me correspondait plus. Quoi qu’il en soit, il semblait que je ne laissais pas Nate indifférent et ce n’était pas pour me déplaire. « Qui donc est responsable alors? ». Je ris doucement. J’aimais le mettre dans l’embarra. C’était tellement rigolo. Nate avait accepté que j’aille dans ses bras. A mon plus grand bonheur. Nous discutions alors tranquillement. Quelque chose me dit que je n’allais pas regretter ma semaine de vacances. J’avais bien fait de venir au mariage de ma soeur! Qui sait, il serait peut-être l’un des invités? Bon, je ne devais pas trop rêver. Mais sait-on jamais. Nate ne semblait pas libre pour la journée, juste ce matin. Je pense que cela m’arrangeait. Il fallait quand même que j’aille voir mes parents. Autant ne pas avoir d’excuse. J’étais obligée d’aller montrer ma tête. Je n’avais pas d’heure précise vu qu’ils ne m’attendaient pas. J’avais cette chance. J’étais de nouveau libre comme l’air. « On va en profiter alors! ». Je m’étais tournée pour le regarder. Je lui avais souri et je m’étais à nouveau perdue dans ses yeux bleus. Puis, tout à coup, le rêve s’était arrêté. Nate devait partir le lendemain pour une semaine. Je tombais de mon petit nuage de bonheur. Mais à quoi est-ce que je m’étais attendue finalement? J’avais mis trop d’espoir. J’avais été faible et ça, ça ne me ressemblait tellement pas. J’étais déçue de moi-même mais je ne voulais pas le lui montrer. Je ne devais pas. Nous n’allions quand même pas nous marier après une seule nuit, si? Je lui souris alors, toujours les papillons dans le ventre. Ce serait trop facile sinon. « Je ne suis là que l’histoire de quatre jours. Je retourne chez moi ensuite. Je suis venue revoir une amie d’enfance. ». Non, je n’avais pas envie de lui expliquer l’histoire avec mes parents. Cela ne le regardait pas et relevais de l’ordre du privé! « Oui, tu peux toujours m’appeler mais je ne serai plus ici. ». Il n’allait quand même pas que j’allais l’attendre? Mais pour qui me prenait-il? Certes, c’était particulier entre-nous, il n’était pas comme les autres. Je ne pourrai d’ailleurs certainement pas l’oublier. Mais je ne voulais pas être la cruche qui patientait. Je savais que j’étais capable de retourner au travail et de reprendre ma petite vie tranquille, sans attache. « On fait ça, oui. Tu m’appelles dans une semaine. Et on verra. ». Par contre, je ne voulais pas qu’il se sente obligé de me rejoindre ce soir. Je n’étais pas ce type de femme. Pas du tout. « Nate, viens ce soir uniquement si tu en as envie. Ne te sens pas obligé! ». Je lui avais souri pour le mettre à l’aise même si j’avais tellement mal au coeur.

La nuit avait été très courte. Nous avions fait énormément de folies de nos corps. Alors, j’étais reposée, certes. Mais je n’avais pas dormi la nuit complète. En même temps, j’y étais habituée à vrai dire. Il m’était arrivée de trouver un lit aux urgences pour y piquer un petit somme. Mais c’était toujours l’histoire d’une vingtaine de minutes. Je vous l’ai déjà dit, je n’ai pas le temps de m’ennuyer! Je lui montais alors dessus, mine de rien. « On peut réitérer l’exploit! ». Je lui avais souris et m’étais penchée pour l’embrasser à nouveau. J’avais tellement l’impression de vivre hors du temps. Je me doutais qu’une fois que l’on passerait la porte de la suite, tout redeviendrait comme avant : nous allions chacun retourner à nos occupations. Moi, dans ma petite ville sans attache et lui … je ne sais où. Nous ne pouvions pas vivre ici pour le reste de notre vie? Ce serait tellement bien. Puis, je m’étais résolue à me remettre à côté de lui. Ce n’était certainement pas une bonne idée. Nous risquions de nous en attacher et de par nos vies, nous n’en avions pas le choix. Je n’étais pas prête à quitter mes collègues et mon hôpital pour venir vivre ici. Ou alors, il nous fallait une relation à distance. Mais j’étais trop âgée pour cela. Ce n’est pas ce que je cherchais. Je voulais plus. Je n’avais plus le temps de copiner. Si je voulais un enfant, il était temps que je me pose. J’attendais simplement que mon âme soeur se montre. Je ne cherchais pas, loin de là. Je profitais de la vie et du moment présent. Mais là, j’avais l’impression de l’avoir trouvée. En plus, il était marrant et semblait rentrer dans mon jeu. Je n’aimais pas quand c’était évident. J’aimais jouer. « Oui. Quand même. ». Je lui avais souri en le regardant dans les yeux. Rien que de m’y plonger, j’avais compris que ce n’était pas la réponse qu’il avait voulu donner. C’était plus que ça. Je n’avais pas l’impression de devoir parler avec lui. Nous nous comprenions en un seul regard. Et ça, c’était magique! Qui peut se vanter de connaître une telle relation? Les couples stables, très stables! Mais Nate et moi n’étions pas un couple. Je ne sais pas ce que nous étions d’ailleurs. Et est-ce que je devais y mettre un mot? Je ne pense pas. Puis, j’étais tombée de mon petit nuage. Il devait partir le lendemain matin. Nous n’étions pas mariés, n’est-ce pas? Je n’étais pas sa petite amie non plus. A quoi est-ce que je m’étais attendue? Est-ce que tout cela n’était que de la comédie? J’avais du mal à y croire. « Non, je dois retourner travailler. Je n’ai pas des vacances à rallonge. ». En fait si. De un, je n’avais pas besoin de travailler pour vivre. Je n’avais pas énormément de charges avec cet appartement vu que je n’y étais jamais. Et de deux, je n’avais pas pris de vacances depuis deux ans, je pourrais être absente deux semaines que cela ne changerait rien. Alors, je pense que je prenais plutôt une excuse pour ne pas attendre ici comme une cruche pendant une semaine. Moi, on ne me faisait pas attendre. Puis, il fallait que je m’occupe. Qu’allais-je faire dans cette ville perdue au milieu de nulle part seule? Je ne me voyais pas aller passer mes journées près de mes parents. Déjà, ils auraient certainement mieux à faire. Et puis, qu’est-ce que j’allais bien pouvoir leur raconter? Si j’étais partie, ce n’était certainement pas pour revenir comme ça du jour au lendemain et faire comme si de rien n’était. Ca ne me ressemblait pas. J’aimais mon indépendance. Et c’est ce que ma vie actuelle me permettait. J’étais libre comme l’air. Je faisais ce que je voulais et quand je le voulais. « C’est comme tu veux. De toute façon, je dors ici ce soir. Normalement. ». Je n’avais pas changé de position, nous avions nos mains entrelacées. J’avais insisté sur le normalement parce que je ne voulais pas qu’il pense que je lui appartenais. Je comptais bien retourner dans ce bar et si un autre homme m’attirait, je passerais bien la nuit avec lui. Nate devait comprendre que si il voulait saisir sa chance, c’était maintenant. Moi, je n’allais pas m’empêcher de poursuivre ma vie pour un homme. Ce n’était pas moi, pas mon style. Puis, le room service apportait nos cafés. Nate s’était levé et avait enfilé son jeans. Il était torse nu et franchement, qu’il était bon! Il était musclé, ses muscles étaient dessinés. Le genre d’homme avec qui vous pourriez vous sentir en sécurité peu importe l’endroit. « Oh, merci! Mais tu es sûr? Tu ne seras pas triste si tu ne le récupères pas? ». Je lui souris. « Je n’ai pas besoin de ça pour penser à toi. ». Je l’avais enfilé et m’étais assise sur le bord du lit à ses côtés. Je dégustais mon café. Il était bon mais celui du Starbucks était bien meilleur! « Tu penseras à notre nuit et à notre matinée. Tout ira bien! ». Je m’étais tournée vers lui pour l’embrasser à nouveau et me perdre dans son regard bleu.

Lui faire plaisir si j’étais toujours là à son retour. Ce que j’avais dit juste après était sorti tout seul de ma bouche. Il n’y avait pas eu de filtre. « Moi, ça me ferait plaisir que tu ne partes pas. ». Je ne pouvais pas l’enfermer ici. Il avait le droit de vivre. Je n’aimais pas les relations où l’un empêchait à l’autre de faire ce dont il avait envie. Avec Liam, comme il était militaire, j’étais tranquille bien souvent. Je pouvais faire tout ce dont j’avais envie : m’investir dans mon travail, faire du sport ou encore sortir boire un verre. Je n’avais de compte à rendre à personne. Et comme j’étais fidèle peu importe la situation, Liam pouvait avoir confiance en moi. Puis, il était décédé en héros. Je m’étais retrouvée seule. J’avais donc toujours ma liberté. Je pense qu’il serait difficile de me la retirer. Je ne le supporterai pas. Finalement, je n’avais peut-être pas besoin d’un homme pour vivre, si? « Je ne sais pas si je serai seule. Peut-être qu’un bel homme voudra me raccompagner et passer la nuit à mes côtés. ». Je voulais tellement le provoquer. Il voulait partir? Et bien qu’il parte! Moi, je continuerai à vivre comme je le faisais déjà. S’il me voulait, il restait. C’est tout. Au moment où il passerait la porte, il prenait sa décision. Et ça, il devait le savoir. Nous nous embrassions énormément. J’aimais ça. Les papillons dans mon ventre étaient présents constamment. C’était à mon tour de me retrouver en-dessous. Je mis mes mains dans le bas de son dos. Que c’était agréable. Il était torse nu. Sa peau était douce. Il devait très certainement prendre soin de lui. Je n’en doutais pas. Ce qu’il me dit ensuite me donnait des frissons. J’adorais qu’il me susurre des choses dans l’oreille. Cela me faisait de l’effet. « Ca dépend. ». Le coup de foudre? Je n’en avais pas eu un avec Liam mais cela ne nous avait pas pour autant empêché d’avoir eu une vie parfaite. C’est triste à dire mais je n’avais ressenti pour mon mari ce que je ressentais maintenant pour Nate. Les sentiments étaient totalement autres et c’était déstabilisant. Un peu trop même. « Avec toi, c’est différent. ». Je savais qu’il n’allait pas me poser de questions personnelles. Il ne voudrait sûrement pas que je lui en pose à mon tour. C’était donc plus simple de faire avec des sous entendus. « Tu y es arrivé pourtant. ». Je lui avais souri. Je pense que c’était à mon tour de lui ouvrir mon coeur. Il n’était pas le seul à ressentir tout ça. Il avait besoin de mots pour l’exprimer. Moi non, mais je pouvais faire un effort pour lui. « Je me perds dans tes yeux, Nate. Tu es tellement différent des autres. Je n’ai jamais ressenti ce que je ressens pour toi pour un autre. Jamais. ». Je l’embrassais à nouveau. J’avais posé mon café sur la table de nuit. Je me tournais pour reprendre le dessus. Même le sexe avec lui c’était différent. Je l’embrassais alors de façon plus fougueuse. Je lui faisais comprendre ce dont j’avais envie. Allait-il suivre ou m’arrêter? J’espérais tellement que nous continuions.

Nate essayait de marquer son territoire. C’était mignon. Mais nous n’étions pas mariés lui et moi ni même en couple. Nous nous étions juste rencontrés la veille. Vu de l’extérieur, ça pouvait faire peur. Je suis d’accord avec vous. Mais c’était particulier entre nous. Quelque chose se passait. C’était inexpliquable. Je ne pensais pas qu’il était possible de ressentir cela pour quelqu’un. « Tu penses ça, toi? Que je vais t’accepter ce soir? ». Je lui avais souri. Il ne devait pas penser que j’étais une fille facile parce que je ne l’étais pas. J’aimais quand c’était compliqué, recherché. « Et puis, je ne saurai jamais te laisser partir demain matin pour ton voyage d’affaires. ». Je m’attachais à lui et ce n’était pas bon. Pas bon du tout. Il fallait que je garde mes distances. Rien que le voir, je n’y arrivais pas. Il était tellement … beau! Et gentil, attentionné. Il était l’homme parfait en fait. Son seul défaut? Ne pas habiter la même ville que moi. Ca, ce serait tellement bien! Mais voilà, c’était comme ça. Il fallait que je profite de cette petite parenthèse. Profité de l’instant présent. Là, maintenant, j’étais heureuse. Heureuse comme je ne l’avais jamais été depuis des années. « Oui, jusqu’à hier soir. Jusqu’à ce que je te voie. ». Il avait bien fait de faire le premier pas. Moi, je n’y serai pas arrivée parce que ce n’était pas mon genre. J’y étais juste allée pour boire un verre, danser un peu et puis rentrer dans ma suite à l’hôtel. « Non, je suis juste Lyn. Et c’est déjà bien, tu ne penses pas? ». Juste Lyn, c’était bien dit ça. Je ne faisais jamais de chichis. Je n’avais pas besoin de mettre les petits plats dans les grands. Il me suffisait d’être moi-même. Je m’étais toujours obligée de rester vraie, de ne pas mentir. Cela ne servait à rien. Enfin, sauf ce qui concernait : Liam, ma fausse couche, l’alcool et la nourriture. Sur ça, je mentais très bien. J’y étais habituée. Mais le reste, je disais toujours tout ce qui me passait par la tête. « Avec toi, je suis toujours prête! Et sache que j’en ai plein! ». Il ne refusait pas mes avances. Et ça, ça faisait plaisir. Nous étions donc repartis pour un tour mais sans être alcoolisés cette fois-ci. Ca allait être d’office meilleur.
Sa question me fit doucement sourire. Je voulais lui répondre sincèrement mais sans donner trop d’éléments. « Non, je m’interdis de faire ça. Je ne veux pas blesser les autres mais il y a certaines choses que je ne peux pas accepter. ». Je parlais clairement de ma famille. J’avais pris mes affaires et j’étais partie le jour de mes dix huit ans. « J’aime avoir de la liberté, tu comprends? ». Je me demandais tellement pourquoi il me demandait cela. Mais est-ce que je devais le lui demander? Ne risquions-nous pas de dévoiler des informations dont nous n’avions pas envie? Certainement. Je m’en étais donc abstenue. « Je pense que la vie est trop courte et qu’il faut vivre pour être heureux. ». Je pensais à Liam. Il n’avait pas vécu longtemps. Il avait eu à peine trente ans quand il était décédé en héros. Il n’en avait pas assez profité, je le savais. Alors, je le faisais pour lui. Je faisais énormément de choses en me demandant ce qu’il en penserait. Mais, avec Nate, je l’oubliais complètement. Je revivais. Vous voyez ce que je veux dire? A ses côtés, j’étais capable de passer au-dessus de mes problèmes. Il me donnait des ailes. Oui, en si peu de temps. Je ne comprenais pas moi-même. « Une douche? Comment dire non? ». Puis, comme cela, j’allais être canon pour aller revoir mes parents l’après-midi. Je le suivais alors et j’enlevais le t-shirt qu’il m’avait passé. J’avais pris soin à le déposer sur ses affaires. Je ne pouvais pas le garder. Cela me ferait penser à lui et à notre relation impossible.