Mai 2020 - The Avenue | Nathaniel & Jaylinn - I don't share what's mine

Je ne tenais plus en place. Je tournais comme un lion en cage à la maison. Ma mère pensait que j’étais stressé à cause du mariage mais le vrai problème, c’est que j’étais en train de penser à Lyn, et surtout à son avocat. Le souper chez les Anderson s’était relativement bien passé. J’avais réussi à rester correct. Mais June continuait à me coller et je savais que c’était compliqué pour Lyn, ça ne devait probablement que renforcer son envie de sortir et de finir la nuit avec quelqu’un. Après, j’avais dit à demain et j’étais rentré à la maison. « Nathaniel, tu dois aller dormir. Tu dois te lever tôt demain et c’est le jour le plus important de ta vie. » J’étais toujours très calme donc ma mère n’avait pas l’habitude de me voir dans cet état. « Maman, ne m’en veux pas mais je dois aller faire un tour en ville. Il faut que je m’aère un peu, j’ai beaucoup trop de pression. » Et ça c’était vrai, elle n’imaginait même pas à quel point. Elle n’avait pas le choix de me laisser sortir, elle savait que je pouvais être déterminé. « Je prends la Range de papa. Je ne reviendrai pas trop tard. » Ca, c’était juste pour la rassurer, en réalité, je ne savais absolument pas quand je rentrerais. Il fallait que je vois si Lyn était au même endroit que hier. J’avais pris la voiture et je comptais bien rentrer avec, sinon mon père me tuerait. Donc je n’avais pas prévu de boire trop. Une fois arrivé et la voiture confiée au service de voiturier, je tenais à mes petites habitudes, j’étais rentré dans la boîte de nuit à la recherche de Lyn. J’avais tout de suite regardé au bar mais je ne l’avais pas aperçue et sur le dancefloor, il y avait beaucoup trop de monde donc c’était compliqué de la repérer. Elle n’était peut-être pas venue finalement. Elle était peut-être restée chez ses parents. Ou alors, elle était allée chez son avocat et j’arrivais trop tard. Rien que d’y penser, ça me rendait fou. Je m’assis au bar et je pris un verre de vin pour essayer de penser à autre chose. Je comptais rentrer directement après de toute façon. Je bus une gorgée tout en scrutant toujours la piste de danse. Une fille vint s’asseoir à côté de moi. Elle voulait commencer une conversation mais je n’étais certainement pas d’humeur. Je n’étais pas là pour ça. « Je me marie demain. » Comme prévu, ça avait fonctionné, elle était partie à la recherche d’une nouvelle proie. C’est là que j’aperçus Lyn qui se dirigeait vers le bar. Elle tenait la main d’un mec. Son avocat ? Probablement. Il n’était pas mal, et ça me mettait encore plus en rage. Je les avais laissés s’asseoir et je les observais. Enfin pas trop longtemps parce que j’étais déjà extrêmement énervé. En vrai, je ne savais même pas si Lyn m’avait vu et si elle faisait exprès de rigoler et de lui tenir la main ou bien si elle ne m’avait même pas vu et qu’elle s’amusait. Peu m’importait, je ne pouvais pas permettre ça plus longtemps. Je m’étais approché de Lyn. J’aurais tellement voulu passer mes bras autour de sa taille et l’embrasser devant ce crétin pour qu’il dégage. Mais je ne pouvais pas, il connaissait les Anderson apparemment donc ce n’était pas une bonne idée. Je m’assis de l’autre côté de Lyn en prenant appui quelques secondes sur son épaule juste pour avoir un contact avec elle. Je lui avais lancé un regard noir avant de lui dire sur un ton ironique: « Je vois que tu es en charmante compagnie, Jaylinn » Je n’avais pas envie de me présenter et encore moins de m’adresser au mec qui était avec elle. « Je présume que c’est ton avocat ? Ou alors tu en pris un autre au hasard ? » Il m’entendait mais je n’en avais absolument rien à faire. J’étais tellement énervé que je devais prendre sur moi pour ne pas faire de connerie, je le savais. Et ça ne serait pas facile. Bon, il fallait quand même que je me présente non ? « Nathaniel McMillen, je suis le beau-frère de Lyn. Enfin, Jaylinn. Je ne sais pas si vous êtes déjà passés au surnom. » J’avais encore dit ça sur un ton ironique, surtout à l’intention de Lyn. Je n’avais pas tendu la main au mec, il ne fallait pas exagérer. « Je suis du style beau-frère très protecteur. » Finalement, j’avais quand même passé mon bras autour de ses épaules, cela confirmerait ce que je venais de lui dire. J’essayais de me montrer intimidant mais je savais que cette simple remarque ne suffirait pas à le dissuader. Après à peine trois minutes, je fulminais déjà. Mais je ne laisserais pas Lyn seule en sa compagnie. Impossible. Je ne savais vraiment pas comment j’allais faire pour rester calme, mais il le fallait.

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Veille du mariage de ma soeur. La situation était un peu compliquée. J’avais soupé chez mes parents, comme promis. Nate était là ainsi que June. Ils passaient leur dernière soirée ensemble avant que Nate ne rentre chez ses parents pour y passer la nuit. Le repas s’était bien passé dans l’ensemble même si j’avais lancé plusieurs piques envers Nate et ma soeur. Vers 22 heures, j’avais quitté la table. Ma mère savait que je devais sortir le soir même. C’était une des conditions pour que je reste ici. Elle n’avait pas eu d’autre choix que d’accepter. J’avais mis trente minutes à m’apprêter en pensant à Nate. Que faisait-il? Il devait très certainement penser à nous deux, à quelle décision serait la plus adaptée. J’espérais tellement qu’il me choisisse moi… J’allais passer la soirée avec Maximillien. Cela me permettrait de ne pas trop penser à Nate. J’en avais bien besoin. J’avais opté pour une jupe assez courte avec un haut noir à longues manches transparent. Je portais un soutien noir sous forme de bandeau. Je n’avais pas mis le porte jarretelle que j’avais acheté tout à l’heure avec Nate. Je ne pouvais définitivement pas lui faire ça. Mon homme de la soirée était donc arrivé chez mes parents. Ils m’avaient proposé de me passer leur voiture mais j’avais refusé. Quand je sortais, je ne me refusais rien. Je buvais donc toujours de trop. Ce qui me rendait inapte à la conduire. Prendre le bus à cette heure-ci, c’était délicat. Surtout qu’il ne me ramènerait pas à la maison… A son arrivée à la maison, je lui avais déjà montré à quoi je m’attendais. J’étais très entreprenante : prendre la main, lui déposer un baiser sur la joue, … Il devait avoir compris ce que je cherchais. Sinon, c’est qu’il était bête. Une fois arrivés à la boîte de nuit, je m’étais directement dirigée vers le bar. J’avais bu cul sec une téquila avant de rejoindre la piste de danse en sa compagnie. Nous dansions collés serrés. Et cela semblait lui plaire. Nous souriions tous les deux. Je profitais de l’instant présent, m’obligeant à oublier Nate. Je n’en avais pas le choix. Jamais il ne lâcherait June le jour du mariage. « Tu viens, on retourne boire un verre! ». Je lui pris alors la main. Nous nous asseyons tous les deux au bout du bar, à l’abri des regards pour être tranquille. Un peu plus loin de la musique pour pouvoir s’entendre parler. Je n’avais pas envie de crier mais plutôt d’être douce. J’étais dos à l’entrée. Et j’avais ma main dans celle de Max. Je lui souriais en buvant ses paroles. Tout à coup, je senti une main sur mon épaule. Ne connaissant ici à part Nate, je pris un peu peur. Il était censé être chez lui dans son lit à dormir pour être en forme demain. Quelle ne fut pas ma surprise de le voir là. « Mais que fais-tu ici, Nathaniel? ». Lui, au vu de son regard, ne semblait pas apprécier que je sois là avec Max. « Oui, je suis en charmante compagnie. Avec Maximillien! ». Je souriais. « Bonjour, je suis Maximillien Richardson. ». Il était plutôt renommé dans son domaine. J’avais veillé à ne pas choisir n’importe qui. Max tendait la main en direction de Nate. « Nathaniel, non, nous ne sommes pas au surnom. Enfin, on peut, si ça te va? Je t’appelle Max? ». J’avais regardé Maximillien. « Oui. Et toi? Comment? Lyn d’après ce que j’ai pu comprendre? ». Le souci, c’est que j’avais réservé Lyn à Nate. C’était un surnom affectueux pour lui. « Je préfère Jay’! Simple et efficace. ». Cela allait sûrement rassurer Nate de voir que je ne lui donnais pas le surnom que je lui avais confié? « Euh, d’accord. Mais vous n’avez pas à vous en faire avec moi! ». Je les regardais tous les deux batailler comme ça. Quant à moi, j’enlevais son bras qui m’entourait les épaules. Donc, tout à l’heure, en ville, nous ne pouvions pas nous toucher mais maintenant oui? Il fallait savoir! « Max est un grand avocat reconnu. J’ai confiance en lui! ». Il ne devait pas trop comprendre ce qui lui arrivait. Mais moi, je devais marquer mon territoire coûte que coûte! Je ne me laisserai pas faire par Nate. « Nathaniel se marie demain! ». Je m’étais tournée vers Max pour le lui dire. « Du coup, tu ferais mieux de rentrer te coucher. Qu’est-ce que tu fais ici? ». Je ne l’aidais clairement pas. Je n’en avais pas envie.

Je ne supportais pas de la voir ainsi avec son avocat. Elle était radieuse. Trop. Souriante. Trop. Et voir sa main dans la sienne. Ah non. Pourquoi étais-je venu ici en fait ? Pour me faire souffrir ? Et elle osait me demander ce que je faisais ici. Elle savait très très bien ce que je faisais ici. « Je n’arrivais pas à dormir. Probablement tellement j’ai hâte d’être demain. » On était doués pour faire semblant tous les deux. Lyn ne serait pas dupe. Alors c’était ça qu’elle avait enduré toute la journée quand j’étais aux côtés de June ? Ca faisait vraiment mal. Est-ce que l’avocat était sérieusement en train de me tendre la main ? Je ne pouvais pas, c’était au-dessus de mes forces. Du coup, je l’avais laissée dans le vide. Et je ne lui avait pas non plus répondu « Enchanté ». J’avais simplement soutenu son regard. Son nom me disait quelque chose. Il devait être excellent dans son domaine puisque je n’entendais parler que de l’excellence. Et ça m’énervait encore plus. Ah ils n’en étaient pas encore au surnom. Bon, c’était déjà ça. Et Lyn ne voulait pas qu’il l’appelle comme ça, un bon point pour moi. Je jubilais. Enfin pas très longtemps puisqu’elle voulait déjà se débarrasser de moi. Déjà, elle avait bougé mon bras de son épaule. Je lui en voulais. Et puis elle prenait le parti de son avocat. Alors là, je n’étais pas prêt à l’accepter. « J’ai déjà entendu parler de Max, effectivement. » J’avais utilisé son surnom pour me moquer. Et puis je n’allais pas l’appeler l’avocat devant lui. Du moins, pas tout le temps. « Je préfère passer la soirée ici et me détendre un peu. » Pour le prouver, je finis mon verre d’une traite et recommandai un autre verre de vin. Ce n’était pas une bonne idée. Je devais garder en tête que je conduisais et en à peine quelques minutes, j’avais déjà commandé deux verres de vin. « Alors, dis-moi, Max, tu es marié ? Fiancé ? Divorcé ? Une copine ? Des enfants ? Un chien? » Je voulais juste l’ennuyer. Et je l’avais directement tutoyé. Parce que je n’avais pas envie de penser aux bonnes manières. J’étais beaucoup trop énervé pour ça. « Tu as encore le temps sortir avec tout ton travail ? » Il semblait un peu mal à l’aise, mais je n’en avais rien à faire. Je continuais à boire tranquillement et à regarder Lyn. « Oh au fait, je vous dérange peut-être ? Je ne m’attendais pas à tomber sur Lyn ici. » Je leur fis un grand sourire. Lyn allait me tuer. Tant pis. « Mais vu que je ne connais personne d’autres, je vais un peu rester avec vous. Je me suis déjà fait accoster avant de tomber sur vous et je n’ai pas fort envie que ça se reproduise. Vu que je me marie demain. Je ne suis pas du genre à coucher avec n’importe qui. Enfin après chacun fait ce qu’il veut hein. Je ne juge personne. » Oui, c’était clair, Lyn allait me tuer. « Vous voulez boire quelque chose ? Il n'y a pas de fraise mais je peux quand même prendre le champagne.» Je les dévisageais tous les deux et j'avais un petit sourire en coin. Ils ne devaient vraiment pas être ravis que je vienne gâcher leur soirée. Mais je n’étais pas prêt à laisser l’avocat profiter de ma Lyn en toute liberté. « Lyn, tu n’oublies pas que ta sœur t’attend à 7h demain matin ? Je ne voudrais pas que tu aies une panne de réveil. Parce que je ne pense pas que June serait très heureuse. Si tu veux, je peux te ramener à la maison ce soir. Je n’ai pas pris la Corvette. J’ai sorti la Range. Avec les vitres teintées. On ne commet pas la même erreur deux fois. Mais bon, Corvette ou Range c’est pareil finalement hein. » Elle m’avait provoqué toute la journée et je pouvais enfin prendre ma revanche. Et l’avocat ne devait rien comprendre à tout ce que je lui disais. Enfin c’était le but, qu’il ne comprenne pas le double sens. Je ne savais pas combien de temps j’allais continuer à tenir sans m’énerver. Je me doutais bien que Lyn continuerait à prendre son parti, surtout après tout ce que je venais de lui dire. Techniquement, il était juste tombé dans la mauvaise bataille sans s’en rendre compte. C’était une victime collatérale. « Je suis vraiment content d’être tombé sur vous par hasard. Je sens qu’on va passer une bonne soirée. » Tant que j’avais le dessus en tout cas. Mais Lyn savait exactement quoi faire pour m’énerver donc je n’étais pas sûr que ça allait durer très longtemps.

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Qu’allais-je bien pouvoir faire avec les deux en même temps? Il fallait que je trouve une solution. Surtout que Nate semblait vraiment hors de lui. « Plus vite tu dors, plus vite tu y seras, tu sais? ». Je lui avais souri genre c’est génial mais moi, j’aimerai bien que tu partes! Que pouvais-je faire d’autre? Se détendre un peu? Ici, à côté de moi? Ce n’était pas une bonne idée. Vraiment pas une bonne idée. Moi, j’essayais de l’oublier coûte que coûte. Et lui, il revenait me chercher. Mais à quoi jouait-il? Sérieusement… « Oh, moi aussi j’ai déjà entendu parler de Nathaniel. Tu es à la tête de l’entreprise pharmaceutique et de l’hôpital, non? ». Max semblait tellement innocent. Il ne comprenait pas la relation que Nate et moi avions, cela se voyait. « Je suis un des avocats de l’hôpital mais je n’ai jamais eu l’occasion de te rencontrer! ». Oh non, tout mais pas ça! Me dites pas qu’ils travaillaient en quelques sortes ensemble non plus… Ça aurait été trop simple. « Et bien, c’est génial ça! ». Que pouvais-je dire d’autre? Nate posait des questions embarrassantes. Cela ne le regardait pas. Pourquoi se permettait-il de le lui demander? Je lui jetais un regard noir comme je savais très bien le faire. « Je suis veuf. Ma femme est morte il y a deux ans d’un cancer. ». Et bam! Euh. Cette situation ne me convenait vraiment pas… « Oh, je suis désolée, Max. ». Je lui avais souri, pleine de compassion. Comme si ce n’était pas assez, Nate attaquait encore. Cela ne lui suffisait donc pas? Il savait être méchant? Je ne pensais pas cela de lui. Je n’aimais pas cette facette de sa personne. « Nathaniel, c’est bon là. Tu vas trop loin. ». Maximillien avait l’air content que je prenne sa défense. C’est pas comme si je n’allais pas le faire. Le comportement de Nate ne me convenait pas. Et s’il pensait que j’allais me laisser faire, il rêvait! « Tu nous déranges un peu quand même, oui. ». Je pesais tout de même mes mots. Il était là, je perdais le contrôle. Il le savait et il devait très certainement en être satisfait. Ce qu’il me dit ensuite me mettait une boule à la gorge. C’était une blague ou quoi? J’étais donc n’importe qui… C’était sûr, j’allais le lui ressortir si nous nous retrouvions tous les deux. Là, je voulais juste reprendre le train et rentrer chez moi. J’y serai certainement mieux qu’ici! « Ecoute, moi non plus. C’est pour cela que j’ai contacté Max personnellement. ». Et dire que je n’avais pas accepté que Max me surnomme Lyn uniquement par respect pour Nate. J’aurai peut-être du finalement. Il le méritait bien! « Moi, je veux bien une bière, Nathaniel! ». Oh non, mais si Max entrait dans son jeu, on ne serait pas sorti de l’auberge. Nate allait donc vraiment casser mon coup? « Bon, si vous buvez tous les deux, moi, je vais prendre un rhum! ». Pur, il me le fallait bien! Et je le boirai cul sec. Je laissais Nate commander et me penchais vers Max pour lui chuchoter quelque chose à l’oreille. « Ne t’inquiète pas, on quitte ici après ce verre. On a autre chose à faire! ». Je lui avais souri et avait passé ma main sur sa cuisse. Ah, Nate voulait jouer? Et bien, nous allions jouer! Pas de soucis pour moi. Nate proposait même de me raccompagner maintenant, je lui lançais, à nouveau un regard noir. « Non, ça va aller. Max va s’en charger. ». Max regardait alors Nate. « Oh oui, il n’y a pas de soucis pour moi. On aimerait passer une bonne nuit tous les deux! ». Pas mal si Max s’y mettait aussi! « J’ai l’habitude de dormir très peu. Je serai là à l’heure. Tu peux rassurer ta fiancée! ». J’insistais sur le dernier mot. Il devait bien se rappeler qu’il se mariait demain et qu’il n’avait rien à faire ici. Il avait fait une allusion à la voiture. Il était malin en plus. Il faisait des inside joke pour que Max se sente à l’écart. Nos verres étaient rapidement arrivés. Je le bus cul sec. Ma chanson préférée passait, la même que la veille sur laquelle j’avais dansé avec Nate. Ca tombait à pic! Je pris la main de Max direction le dance floor. « On arrive, Nathaniel! ». Je tirais Max avant de commencer à me déhancher et à approcher ma bouche de la sienne. Notre premier baiser. Sur la même chanson que la veille où j’avais embrassé Nate la première fois. Il devait faire un choix, fallait qu’il le sache…

Lyn voulait vraiment que je parte mais je n’en avais pas du tout l’intention. Je me disais que si j’étais là, elle ne se lâcherait quand même pas complètement. Elle s’était encore habillée de manière totalement suggestive. Rien qu’en voyant ça, ses intentions étaient claires. Et rien qu’en voyant ça, j’avais envie d’aller danser avec elle et de l’embrasser toute la nuit. J’avais secoué la tête : « Oui mais je n’y arrive pas. J’ai beaucoup trop de choses en tête. » Je l’avais fixée en disant ça. « Donc je préférais venir boire un verre ici au lieu de me tourner dans mon lit à réfléchir. » Et à réfléchir aux pires scénarios. Est-ce que son avocat était en train de me parler? Oui, apparemment. En temps normal, j’aurais pu être flatté qu’on me reconnaisse, j’aimais ça. Mais pas venant de sa part. Je répondis juste sèchement « Oui, c’est ça. » Pardon ? Il était un des avocats de l’hôpital ? C’était sûrement de là que je connaissais son nom… Finalement, ce qui aurait été le plus facile pour mettre fin à toute cette histoire, c’est que je sois seul avec l’avocat quelques minutes, que je lui demande s’il était prêt à sacrifier sa carrière pour Lyn. Sur ce, il m’aurait dit non, il serait rentré sagement chez lui et histoire finie. Sauf que je ne pouvais pas. Ce n’était pas moi. Et je perdrais Lyn en même temps que moi-même. Donc je ne pouvais pas. « Comme quoi, le monde est petit. Je présume que l’hôpital est ton plus gros client ? » Lyn allait comprendre ce que j’insinuais. J’avais déjà menacé la carrière de l’avocat plus tôt dans la journée et je posais la question pour continuer dans ce sens. Lui ne comprendrait pas, mais elle bien. Sauf que je supposais qu’elle devait savoir que je serais incapable de mettre mes menaces à exécution. Lyn m’avait lancé un regard noir. Et puis voilà que l’avocat me disait qu’il était veuf. Super, j’avais réussi à mettre les pieds dans le plat sans le vouloir. « Je suis désolé aussi. » Lyn allait se dire que j’étais méchant mais je ne pouvais pas vraiment le savoir moi. En vrai, ce Max avait l’air d’être un type bien. Je m’en voulais un peu de le mêler à tout ça. Mais dans ma tête, Lyn était à moi, un point c’est tout. Lyn m’avait rabroué. Donc j’avais dépassé les bornes. « Vous n’allez quand même pas me laisser tout seul la dernière soirée avant mon mariage ? Vous aurez tout le temps de faire plus ample connaissance demain soir. Même heure, même endroit, et je ne serai pas là pour vous ennuyer, c’est promis. » Je devais essayer. Tout ce que je devais faire, c’était gagner 24 heures. Car ces 24 heures changeaient tout. Demain soir, soit j’aurai dit oui à June et nous serons dans l’avion donc Lyn serait totalement libre pour faire ce qu’elle voulait avec n’importe qui, soit j’aurai dit non à June et je serai avec Lyn donc son avocat pourrait aller se faire voir. Vingt-quatre heures. Je vis que ce que je lui avais dit l’avait déstabilisée. Et je m’en voulais. Je voulais prendre sa main doucement pour me faire pardonner mais je ne pouvais pas. « D’accord, une bière et un verre de rhum alors. » Qui buvait de la bière ? Sérieusement, c’était pour monsieur et madame tout le monde, la bière. Il y avait tellement d’alcools plus délicats. Elle s’était penchée vers lui pour lui murmurer quelque chose puis elle avait ri et avait posé sa main sur sa cuisse. Je me disais bien que dès qu’elle allait rétorquer, j’aurais dû mal. Surtout si lui s’y mettait aussi « Tu ne devrais pas boire si tu comptes ramener Lyn. » Je soutenais son regard et lui le mien. Je savais que je devais passer pour le beau-frère super lourd. S’il savait… « D’ailleurs, Lyn, tu n’es pas trop fatiguée de la nuit dernière ? » Je m’étais tourné vers l’avocat « Jaylinn est déjà sortie ici hier soir. J’ai entendu dire qu’elle était partie accompagnée. » Lyn avait fini son verre et puis notre chanson passait. Elle m’avait planté-là pour me provoquer au bras de son avocat. Je ne la quittais pas du regard. Est-ce qu’elle venait sérieusement de l’embrasser ? J’étais immédiatement allé les rejoindre. « Maximilien, je t’emprunte Jaylinn deux minutes si tu veux bien. » En fait même si tu ne veux pas… J’avais attendu qu’il retourne vers le bar. « Lyn, tu ne te rends pas compte à quel point je suis furieux. Non mais ça va pas ! Notre chanson ! L’embrasser comme ça devant moi. Et ta main sur sa cuisse. J’ai repoussé ta sœur toute la journée mais toi, tu peux te permettre tout ça ? Sérieusement, qu’est-ce que ça te change d’attendre vingt-quatre heures ? Ou de rentrer avec moi ? Tu m’as dit que tu connaissais les bons coups, non ? Ben je suis là. Tout à toi.» Vive la modestie. Mais je n’avais pas envie de tourner autour du pot. On n’avait pas que ça à faire. Je devais tout tenter pour ne pas qu'elle passe la nuit avec son avocat.

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Nate avait beaucoup trop de choses en tête. Tu m’étonnes… Il allait épouser ma soeur le lendemain alors qu’il était amoureux de moi. Cela ne devait tellement pas être facile. Bien entendu, en disant cela, il m’avait regardée dans les yeux. « Pourtant, c’est assez simple Nathaniel. Le plus important est que tu dises oui. ». J’avais déjà quelques verres d’alcool dans le sang. Il ne fallait pas m’en vouloir. Nate n’écoutait pas Maximillien. Je le voyais bien, je l’observais alors que je ne le voulais pas. C’était plus fort que moi. Ses yeux étaient toujours aussi magnifiques. Puis, Nate l’avait menacé. Pas directement mais j’avais compris son message. Il m’en avait parlé plus tôt dans la journée. Je supportais pas. Comment était-ce possible de vouloir faire du mal à quelqu’un de façon intentionnelle? Avant même que Max n’y réponde, j’étais intervenue. « Nathaniel, je t’interdis de rentrer sur ce terrain-là. Que tu me comprennes bien! ». S’il le faisait, il était clair que je partais directement. Il ne me verrait plus jamais. Je m’étais fachée. J’avais été sèche. « Excuse-le, Max. Ce n’est pas ce qu’il voulait dire. ». Je posais alors ma main sur la sienne. Ensuite, j’avais appris que Maximillien était veuf. Il était comme moi en fait. Je ne voulais pas expliquer mon histoire. Pas maintenant. Nate n’était pas au courant. « Je te comprends, Max. Si tu as besoin de parler, tu peux m’appeler quand tu le veux! ». Je lui posais alors un baiser sur la joue pour lui montrer mon soutien. Perdre son conjoint si jeune, c’était vraiment difficile. On ne pouvait pas s’en sortir sans séquelles. C’était impossible. « J’ai ton numéro, je n’y manquerai pas. ». Je lui avais souri. Je pouvais être cette épaule-là pour lui. Nous passerions peut-être plus qu’une nuit tous les deux. On ne sait jamais de quoi sera fait le lendemain. Même Nate n’avait pas mon numéro de téléphone. J’avoue que je ne comptais pas le donner. Il jouait avec mes sentiments. « Si, pourquoi pas? De toute façon, il faut que tu rentres te reposer pour être en forme demain! ». J’insistais. Il ne pouvait pas rester là. C’était ma soirée. Elle était à moi et me permettait de penser à autre chose. J’en avais le droit. Zut quoi! Max avait commandé une bière. « Ce n’est que la deuxième bière, je m’arrête après. Ne t’inquiète pas pour ta belle-soeur. C’est une grande fille. ». Je pense que Max commençait à comprendre le personnage. Il n’y avait pas moyen autrement. « Il a raison, Nathaniel. ». Je devais le soutenir un maximum pour faire bloc. Je n’en avais pas le choix. Pour la suite de la soirée, heureusement que j’avais déjà trois verres d’alcool dans le sang. Parce que là, j’allais perdre pied sinon. « Oui, je me suis faite raccompagnée, Max. J’avais un peu trop abusé. ». Je ris doucement, lançant le regard le plus noir possible à Nate. Non, mais! Pour qui se prenait-il? Il m’énervait tellement à cet instant précis. Je me tournais alors pour ne lui parler qu’à lui. « Tu veux que j’appelle June et que je lui explique tout maintenant ou tu vas te calmer? ». Mes nerfs étaient à vif. A cet instant précis, je le détestais parce que ce qu’il était en train de faire était d’un égoïsme de haut niveau. La chanson sur laquelle Nate et moi nous étions embrassés la veille passait. J’avais attiré Maximillien sur le dance floor. J’avais lâché Nate. Il fallait que je me calme. Je l’avais alors embrassé. Ni une ni deux, Nate avait débarqué, demandant à Max de partir le temps de me parler. On vivait dans un film ici, ou quoi? « Et moi? T’y as pensé à moi? Tu ne penses pas que je suis furieuse de ton comportement? Je ne te pensais pas comme cela. Je ne suis pas à toi. Nous ne sommes pas en couple. Tu te maries avec ma soeur dans un peu plus de douze heures. Alors, tant que ton choix n’est pas fait, tu me laisses faire ma vie. ». Je m’énervais. Le ton montait. « Si ça ne te convient pas, tu appelles June maintenant et tu annules tout. En attendant, tant que ce n’est pas fait, je fais ce dont j’ai envie! Que ça te plaise ou non! ». Je tournais les talons, n’attendant pas sa réponse. J’attrapais Max par la taille et l’embrassais. « Viens, on y va. On sera mieux à l’hôtel. ». Je ne comptais pas dormir chez mes parents. Si c’était pour voir Nate y débarquer, impossible. Et puis, comme cela, il ne saurait pas où me chercher!

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