Juillet 2020 - Château des McMillen | Nathaniel & Jaylinn - I think I need a drink!

Les paroles entre Nate et sa mère n’étaient pas très gentille, c’est le moins que l’on puisse dire. La soirée s’annonçait vraiment longue pour le coup. Il allait falloir que j’apprenne à aider Nate pour qu’il se maîtrise. Je savais très bien qu’il voulait me défendre bec et ongles mais j’étais capable aussi de le faire seule. Et savoir ce que ses parents pensaient de moi, j’en avais un peu rien à faire à vrai dire. Tout ce qui m’importait, c’est que Nate m’aime. J’avais appris à vivre pour moi et rien que pour moi ces dernières années. Maintenant, il y avait Nate en plus. J’allais vivre pour lui aussi. Mais alors, les parents et leur façon de me voir, j’en avais rien à faire au plus haut point. Après la deuxième parole de Nate pour sa mère, je le regardais alors. Il devait voir dans mon regard que je lui demandais d’arrêter de rentrer dans son jeu. On se comprenait tellement bien lui et moi. Un seul regard suffisait. Je savais que je n’avais rien besoin de lui dire. « Ouf, alors. J’en ai goûté un aussi à la chocolaterie. C’est un délice. Ca aurait été dommage de vous en passer ! ». Je souris à mon tour. C’était assez ironique que sa Maman parle de calories. Je ne mangeais presque pas. Et je n’avais jamais goûté ces chocolats. J’en étais incapable. Je savais d’ailleurs que j’allais devoir trouver une solution pour ce soir. Je me promis de manger ce que l’on me présentait quitte à aller à la toilette deux ou trois fois sur la soirée. C’était la seule chose à faire. Nate n’était au courant de rien. Le tout était de le faire discrètement. Je savais que je pouvais y arriver. Après m’être débarrassée, sa Maman était partie chercher son Papa. Lui, il ne semblait pas nous attendre comme elle. Nous étions alors tous les deux dans ce que nous pouvons appeler un salon. C’était une énorme pièce. Certes, j’avais vécu mon enfance dans ce monde. Mais cette maison était bien plus grande que celle de mes parents. Je me demandais d’ailleurs pourquoi le mariage ne s’était pas passé ici. C’était immense. Il y avait de la place pour faire de grands galas. Je me doutais d’ailleurs bien qu’il devait y en avoir qui se passaient ici. « Non, on va rester ici. Cela fait plaisir à ta Maman de te voir. ». Je lui souris alors de déposer un doux baiser sur sa joue et lui caresser doucement sa cuisse. Je profitais de ces quelques instants pour pouvoir avoir un contact physique avec lui avant d’avoir ses parents près de nous. Il ne fallut d’ailleurs que peu de temps pour qu’ils arrivent. « Jaylinn, que voudriez-vous boire ? ». Je réfléchissais alors. Dans ce monde, il fallait boire un verre d’alcool à l’apéritif. Et j’en avais vraiment envie. Je me doutais d’ailleurs que Nate n’approuve pas mon choix. Mais je n’en avais rien à faire. « Un Apérol Spritz, ce sera très bien. Merci beaucoup, Madame. ». Sa Maman appelait alors la gouvernante afin de lui transmettre mes desideratas. « Et toi, Nathaniel ? ». C’était mielleux quand son prénom sortait de sa bouche. Quelques zakouskis arrivaient alors sur la table. Ah non, ce n’était pas de simples chips. Loin de là. On était à un autre niveau ici. J’avais pris soin d’enlever ma main de Nate. Je me tenais bien droite dans le fauteuil. Je me souvenais de la plupart des règles dans ce monde. Il était temps que je les mette en application et que je rende mes parents fiers de moi.

Nate jouait avec le fait que sa mère ne semblait pas heureuse de le voir, elle. Je le regardais alors. Était-ce vraiment moi qui avait vécu qu’une partie de ma vie dans ce monde ? Ce n’était pas plutôt Nate qui était baigné dedans depuis tout petit ? J’avais l’impression que les rôles étaient inversés. « Nate, ce n’est pas comme cela que tu dois faire. ». Il devait voir à mon visage que je n’étais pas d’accord avec son comportement. Notre moment à tous les deux avait été très court. En même temps, nous en avions dans notre penthouse. Ce n’était donc pas bien grave. J’avais enlevé ma main très rapidement. Ce n’était pas le lieu. En ce qui concernait la boisson, Nate avait été beaucoup plus dans les règles que moi. Là où je demandais quelque chose de bien précis, lui s’adaptait à ce qui était prévu. J’étais un peu gênée de ma commande d’ailleurs. J’étais même étonnée que Nate ne me dit rien. Il allait donc me laisser boire un verre. Oh bonheur ! De toute façon, je ne comptais pas être saoule à ma première rencontre avec ses parents. Encore moins dans ces circonstances. Pour le coup, je n’avais pas pensé à demander. Tant pis, le mal était fait. Ils devaient certainement avoir tous les alcools possibles ici, non ? Comme prévu, Nate allait me défendre jusqu’au bout. Bien que je trouvais cela mignon et attendrissant, je n’en avais pas besoin. Cela ne changerait rien à la façon dont j’aimais Nate. Jamais. Personne ne pouvait avoir d’influence sur moi. Et certainement pas sa Maman. Voilà que l’interrogatoire commençait. Je me doutais bien que j’allais en avoir un. Ses questions étaient assez personnelles. Dans le sens où je n’avais jamais parlé de mon mariage à Nate. Je n’allais quand même pas l’annoncer comme ça devant sa Maman alors qu’il n’était pas au courant, si ? Il me fallut quelques secondes pour réfléchir à ma réponse. Que dirait Louise ? Elle était une professionnelle pour éluder les questions. « Je n'ai pas d’enfant. ». Je pensais alors quelques secondes à ma fausse couche tardive. Elle était toujours dure à vivre pour moi. J’avalais alors ma salive pour avoir une certaine contenance. Surtout ne rien laisser transparaître. Ne pas montrer ses faiblesses. Autant pour elle que pour Nate. Je n’étais pas prête pour lui en parler. « J’en aimerai beaucoup ! Quand nous serons prêts tous les deux. ». Je lui souris et regardais Nate. Nous en avions discuté il y a peu de temps tous les deux. « Oh non, pas du tout ! Sinon, il est certain que je ne vous accompagnerai pas pour boire l’apéritif ». Certes, j’aimais beaucoup l’alcool mais je savais quels étaient les effets que cela pouvait avoir sur le fœtus. J’étais médecin tout de même ! Les paroles suivantes de sa Maman étaient blessantes. Mais je l’avais directement compris dès qu’elle m’avait appelé par le prénom de ma sœur. Je savais très bien que j’allais devoir prendre sur moi et ne pas en tenir compte. Je savais d’ailleurs que Nate allait s’emporter. Il avait d’ailleurs posé sa main sur mon genou alors que cela n’était pas dans les codes. J’en étais étonnée. Je tournais alors ma tête vers lui pour voir ses yeux. Il devait comprendre que je ne comprenais pas ce qu’il faisait. A quoi jouait-il ? « Nathaniel, nous visiterons plus tard. D’accord ? ». Je lui souris. Peut-être que si elle voyait que je maitrisais toujours les codes et que je gardais son fils dans le droit chemin, elle m’apprécierait ? « Je vous ai apporté ceci, Monsieur. ». Je lui tendais alors une bouteille de vin. Vu le prix que j’avais payé, elle était certainement excellente.

Elle le chargeait à deux cents pourcent. Nate était vraiment courageux de vivre dans cette famille. Ce ne faisait que me conforter dans l’idée que j’avais bien fait de quitter ce monde de paraitre. Je voulais vivre simplement, sans avoir de fortune à gérer. Juste me lever le matin et aller bosser en bus. Cela me convenait tellement. Mais voilà, j’étais tombée sous le charme de Nate sans même savoir qui il était. Sa Maman m’attaquait moi aussi. Je devais me défendre mais poliment. Je ne devais pas la provoquer. Je voulais qu’elle m’apprécie pour qui j’étais. « Je suis désolée et triste d’avoir fait du mal à June. Mais Nathaniel et moi, c’est particulier. Nous avons tous les deux eu un coup de foudre l’un pour l’autre. ». C’était simple et concis, non ? Est-ce que je devais en dire plus ? Il ne me semblait pas. Juste cela suffisait. Mon point de vue était donné. Je nous excusais tous les deux en quelques sortes. « Oui, exactement. ». Je n’allais quand même pas lui dire que nous avions couché ensemble le soir de son enterrement de vie de garçon, si ? Je ne savais pas quelle version Nate avait raconté à sa famille et je ne voulais pas le mettre dans l’embarra. J’avais donc simplement répondu à sa question qui était très guidée. « Nous n’avons rien fait jusqu’au moment où il lui a dit non. ». Comme cela, nous ne vivions vraiment pas dans le pêché. J’étais douée en fait avec les parents, je me débrouillais même très bien ! Nate ne disait rien. Il subissait cette conversation. Je ne doutais pas qu’il devait être attentif. Mais il subissait. C’était clair. Il n’avait pas envie d’être ici. Peut-être bien de me présenter et d’être fier de le faire. Mais il aurait préféré être au Penthouse, tous les deux. Je n’en doutais pas une seule seconde. Son Papa était alors intervenu. Il avait enfin pris la parole. Il semblait totalement soumis là où Nate ne l’était pas du tout. « Merci beaucoup ! ». Je l’avais regardé et je lui avais souri. J’avais donc choisi une bonne bouteille. J’étais plutôt fière de moi ! « Papa aime aussi beaucoup le vin, vous devriez bien vous entendre ! ». Oups, ils s’étaient déjà rencontrés avec June. « Oups, vous devez déjà bien vous entendre ! ». Il m’arrivait de faire des gaffes de temps en temps. Ce n’est pas grave, si ? C’est ce qui faisait que c’était moi. Une fois le toast levé, nous portions tous notre verre à la bouche. J’avais suivi les autres. Je ne voulais pas commettre d’impair. Certes, je connaissais très bien les codes mais il m’arrivait d’en oublier l’un ou l’autre. « J’ai totalement confiance en Nathaniel. ». Je lui avais souri. Cette réponse suffisait à elle-même. Nate lui avait d’ailleurs répondu. Il devait mousser de l’intérieur. Je le connaissais par cœur. Je m’étais alors tournée vers lui. Je voulais le calmer comme je savais le faire. « Ne t’inquiète pas, nous serons chez nous dans trois heures maximum. ». Je l’avais chuchoté pour que lui seul l’entende. J’avais pris discrètement sa main pour la serrer dans la mienne. Lui montrer que j’étais là et que je le soutenais envers et contre tout. J’avais toujours ce zakouski à la main. Je le mis dans ma bouche pour le manger. Mais c’était plus fort que moi. J’avais fait semblant. Rapidement je me levais pour me diriger vers les toilettes. Je le cachais dans la poubelle comme je le pouvais. Je ne mangeai déjà pas habituellement. Et là, c’était encore plus compliqué pour moi vu tout ce que j’avais à gérer ce soir.