2019 - Appartement de Saul | Saul & Constance - The One

Cette fois-ci, il avait bel et bien osé quelques sms pour Saul. Osé franchir le pas qu'il n'avait pas su faire la fois d'avant. Mais malheureusement pour Constance, à peine avait-il quitté l'hispanique des yeux que tout ses doutes s'étaient fait un plaisir de revenir l'étouffer. La tête dans un étau depuis, à ne plus savoir comment c'est, de respirer. Plus que jamais ailleurs, à se blesser bêtement aux yeux de Lizzie qui ne saisit pas ce qui arrive encore à son mari. La pauvre qui ne se doute pas de toutes les plaies qui inondent l'esprit de Constance, qui le fait chavirer sans réussir à remonter à la surface. Les jambes coincées dans un rafiot qui coule, obligé ainsi de boire la tasse et de crever sur place. Une hésitation, sans borne, qui se solde sur quelques messages hasardeux. Le peu de confiance en soi qui vole de nouveau en éclats et le besoin de savoir ce qu'il en est, finalement. Parce qu'il ne peut pas rester comme ça. Que c'est invivable, autant pour lui que pour sa femme. Parce qu'à la place d'au moins un ami chez elle, voici qui erre un étrange individu, vidé de toute substance de vie. Plus encore que d'habitude. Alors elle soupire souvent elle aussi, ne respire plus le bonheur d'antan, de quand le mariage était encore la plus belle chose au monde pour elle. Image plus que ternie, d'avec cet époux qui ne l'aime pas comme il faudrait. Elle n'a pas encore ce doute qui s'immiscera plus tard, pas encore eu la révélation. Ne peut que espérer qu'un jour, Constance s'ouvre à elle. Triste espoir quand on voit ce qu'il pourrait en être. Que ça signerait la fin définitive de leur tout. Et peut-être que finalement, c'est pour ça qu'elle n'aborde jamais le sujet. Qu'elle sait déjà, tout au fond d'elle, ce qu'il en serait. Aucun ne s'exprime ainsi et vient les mensonges, qui s'accumulent sans cesse.

Son regard se pose sur elle, ce matin-là. "Je ne vais sans doute pas rentrer tôt, ce soir." Le coeur bat à vive allure, quand il l'exprime enfin. Elle le regarde à son tour, légèrement surprise. "Oh ?" Il ne doit pas se débiner. "Je vais aller chez Saul. Tu sais, celui qui m'a aidé, avec la cabane... J'aimerais bien le remercier en l'invitant à manger. Et boire sans doute une bière ou deux, après." Elle n'a pas à réfléchir longtemps pour se souvenir de l'hispanique. Acquiesce ainsi, aussi simplement que ça. À faire encore confiance au traître en face d'elle. "D'accord ! Tu lui passeras le bonjour alors." Sourire si doux et tendre, de cette pauvre femme qui ne soupçonne pas à quel point le monde est moche. Face à celui-ci, Constance est prêt à tout arrêter. Prêt à dire qu'il regrette et cesser l'idée de vivre tout court. Mais il tient bon, malgré tout, parce qu'elle se détourne finalement vite pour finir d'aller se préparer. Le sourire va le hanter, malgré tout, cette journée-là. Une hésitation si marquée qu'à la fin des cours, il n'a toujours pas envoyé de message. Il passe un temps au refuge ensuite, jusqu'à plus de dix-neuf heures. S'en va pour rejoindre l'adresse de Saul. C'est vendredi soir, alors il s'imagine qu'à presque vingt heures, l'hispanique est rentré. Hésite, face à la porte qui semble la sienne. Ne sait pas s'il doit frapper. S'il peut. Le repas acheté au passage pendouille au bout de ses doigts, dans le sac plastique qu'on lui a fourni. Constance ne sait plus, s'il veut vraiment des réponses de Saul. A peur qu'il lui dise qu'au bar, il l'avait embrassé parce qu'il avait eu pitié de lui. Qu'il ne souhaite plus rien. Ou rien qu'une amitié polie. L'idée le ravage. Le paralyse. Son poing suspendu dans les airs, qui ne sait pas frapper. Il suffoque, prêt à faire encore demi-tour.

Ses choix l'ont toujours amené au pire.
Pourquoi ça changerait, aujourd'hui ?

On échange des sms. J'espère derrière mon téléphone que je te donne le sourire, qu'un petit instant, juste le temps de lire mes mots, je t'offre un peu de bonheur. J'espère te faire rire, pour que tu ai envie de venir me voir. Malheureusement, je n'ai pas de message de ce genre. Alors j'attends, je surveille à la vitrine si un jour tu me fais la surprise, mais rien. Ce soir je traîne un peu, c'est le jour où on change tous les draps et les doudou avec d'autres pour les nettoyer. Certain font la tête quand ils perdent leurs doudou, alors on leur donne celui qu'on avait déjà chapardé avant. C'est un petit combat, surtout avec les plus peureux du lot. Je fais de mon mieux pour les rassurer avant de partir, histoire de les rassurer et j'arrive finalement en bas de mon appartement à presque vingt heures. Je monte lentement les escaliers, le nez sur mon téléphone, à regarder si tu ne m'as pas écrit. Toujours rien. J'allais soupirer quand mon regard se pose sur quelqu'un devant ma porte. Je songe à un livreur quand j'aperçois le sac de nourriture, mais finalement, je reconnais ton élégance naturelle. « Il n'est pas encore là, mais j'ai la clé, je peux vous faire rentrer. » Mon épaule qui se pose contre le mur et je te regarde en penchant la tête. La surprise sur ton visage me fait sourire, bien plus encore que de te voir. Tes réactions me font réagir tellement facilement. Arrête d'être aussi craquant Constance. Je vais devenir fou. Je m'approche de toi doucement en prenant ma clé. « Bonsoir. » J'ouvre la porte et tu sens ma main qui se glisse dans la tienne pour te tirer à l'intérieur. Je maintiens avec toi la nourriture, quand la porte vient à se fermer derrière toi, tu en suivras le mouvement, parce que je te conduis contre elle, pour que mes lèvres viennent accrocher les tiennes. Je n'ai pas pu m'en empêcher, elles sont si terribles pour moi.

Il était pratiquement à se retourner et juste rentrer. Prêt à dire à Lizzie que finalement ça n'avait pas pu se faire. Mais la voix de Saul le sort du désastre de ses pensées et passée la surprise, il ne peut que lui sourire timidement. "Ça serait très aimable de votre part." Et sans le remarquer encore, son coeur s'emballe immédiatement dans son poitrail. Un regard sur Saul, sur la tenue sous le manteau qui lui rappelle combien il l'avait trouvé beau, à chaque fois. Dans ses entrailles, les souvenirs se mêlent à tout ce que Saul sait encore réveiller sans avoir besoin du montre geste pour ça. "Bonsoir..." Le sourire s’approfondit, d'autant plus quand il se sent tiré en avant. Que la porte claque et son dos contre. Qu'il n'a pas le temps de dire quoi que ce soit que déjà les lèvres qu'il a pu tellement désirer viennent à s'écraser contre les siennes. Les ombres s'éloignent légèrement. Le bras où n'est suspendu aucun sac vient à faire le tour du cou de Saul pour le rapprocher un peu plus vers lui. La passion qui n'a plus besoin d'être réprimée, il peut bien y perdre ses poumons pour de vrai, désormais qu'il est ainsi accroché à lui. Il y a juste un instant où le baiser cesse, où Constance tourne la tête pour aviser un endroit où poser la nourriture. "Je ne te dérange pas... ?" Un bout de meuble lui suffit et la voici abandonnée là. Dans le ton de sa voix, un sourire qui persiste alors qu'il peut désormais venir poser sa seconde main contre Saul. Posée sur la taille, celle-ci, alors que ses lèvres viennent à se perdre sur la mâchoire de l'hispanique, à venir mordiller la peau de son cou. Il a bien retenu le tips, pour le coup. "Tu sens super bon..." Qu'il marmonne tout contre sa chair. C'est qu'il sent le chocolat, le café et puis un petit truc en plus que Constance n'arrive pas à identifier. La dextre glisse dans le dos de Saul, pour l'amener encore au plus près de lui, qu'il sente sa présence et l'écrase davantage encore contre la porte. Un besoin pressant de le ressentir et peut-être bien aussi de se sentir comme dominé. Constance n'échappe sans doute pas à quelques clichés, mais s'en fout bien à cet instant. Parce qu'au bout de ses lèvres, il y a de nouveau celles de Saul. Et que ça vaut bien tous ceux du monde, ça. J'ai plus envie de me sentir seul.

Le contact qui se fait, les corps qui se pressent et je ne laisse que peu d'espace entre toi et la porte. Je ne veux pas briser le contact, briser notre baiser de retrouvailles. C'est terrible comme ça pouvait me manquer alors que je n'y ai goûté qu'à deux occasions. J'aime ta passion, cette fougue qui émane de toi dès qu'on entre en contact. Je me sens désiré, important et si tu savais à quel point ça peut faire battre mon cœur. Je regarde dans la même direction que toi, poussant un peu plus la nourriture, parce qu'il y a un fauve ici et qu'il n'hésitera pas à pousser ce que tu as ramené parce que pour lui c'était trop proche du bord. « ... Hm. Ai-je l'air de l'être ? ... Je suis heureux de cette surprise... » Terriblement heureux. Dans ma cage thoracique ça danse le tango et dans le salon, le corps aimerait bien faire de même. Danser contre toi sur un air sensuel. Tes dents qui viennent à passer sur ma peau me font soupirer d'aise et je viens te donner ce que tu sembles demander. Je t'écrase un peu plus de mon corps contre la porte quand nos lèvres reviennent se rencontrer et je ne peux que commencer à laisser mon corps danser sur un rythme qui annonce la suite. Pourtant, ce n'est pas une douce mélodie qui vient se faire entendre, mais plutôt un chat qui râle. On lui vole son humain? Quel audace ! « Napoléon... » Je souffle doucement, venant à baisser les yeux sur le chat qui est accroché à mon pantalon. « Pardon... Je m'occupe du monstre. » Je viens à l'attraper pour le couvrir de petit bisou sur la tête, jusqu'à ce qu'il fasse la gueule et je le pose sur son arbre, tirant sur un tiroir. J'y dépose de l'herbe à chat, puis je te regarde dans les yeux. « ... On est tranquille pour un moment-là. » Je viens prendre ta main pour te tirer un peu plus dans l'appartement. Je prends la nourriture de ma main libre pour la poser là où Napoléon sait qu'il ne doit pas monter. La cuisine.  Je dégage ma veste pour la jeter sur le canapé et mes mains glissent sur toi pour venir retirer la tienne. «  Tu m'as manqué. » C'est tôt pour dire ça, mais je ne peux pas le cacher. J'attendais réellement devant ma pauvre vitrine qu'un jour tu viennes me chercher.

La question était plus là pour l'aspect comique de celle-ci. Mais la réponse fait tout de même plaisir à Constance. Lui donne plus encore le besoin brûlant de le sentir tout contre lui. "Tant mieux..." Lui aussi l'est. Terriblement même à cet instant. Ne peut qu'alors pour se jeter à corps perdus dans l'instant. Pour gémir légèrement en sentant la pression contre lui, en sentant son souffle se réchauffer un peu plus encore. Ses doigts glissent dans son dos, sous la veste. Le tissu de la chemise lui fait déjà tourner la tête. Mais un petit rouquin en a décidé autrement, pour eux. Réclame son maître et, bien décidé à l'avoir, miaule de toutes ses forces. Les yeux de Constance se baissent alors vers le matou, malgré la fièvre qui l'anime déjà. Un bout de rire, face à la bouille qui semble faire les gros yeux, d'halluciner de se voir ainsi relégué au second plan. "Vas-y, je t'en prie..." Et alors, il tache de reprendre un brin de respiration, vient à effacer les preuves de leur crime via un pouce sur ses lèvres avant de pincer celles-ci. Son regard perdu sur le propriétaire des lieux : le chat. Sourire doux en voyant la boule qui semble bien heureux des papouilles accordés, satisfait que leur rituel soit ainsi respecté. Les yeux de Constance, bien assez vite, dévie du roux des poils au visage de Saul. Se perdre dessus et devoir prendre une nouvelle inspiration pour se maîtriser. Faire retomber la pression, légèrement, avant de venir se frotter la nuque. Il n'ose pas avancer dans l'appartement et... Non, il ne peut définitivement pas se calmer quand il regarde encore l'homme de pied en cap. "... Cette tenue te va vraiment... Hyper bien." C'est presque un supplice, à ce stade-là. Comme un met dont on raffole et qu'on nous mets sous les yeux, lors d'une période de jeun. Sauf qu'il n'en veut pas, Constance, de celle-ci. Et savoir le chat désormais tranquille ne peut que faire se mordre la lèvre, chez le professeur. "Ah oui... ?" C'est demandé sans innocence aucune. Juste la hâte de la suite, d'autant plus quand il est tiré en avant de nouveau, que ses propres doigts s'accrochent un peu plus à ceux de Saul. Et pouvoir l'admirer davantage encore, sans sa veste... Rah. Son propre manteau fini par-dessus celui de son hôte et c'est à peine si Constance le remarque. Ses deux mains viennent à glisser sur le poitrail de l'autre homme, quand ses mots le frappent de plein fouet. Il s'arrête un instant dans ses mouvements, avant de rougir. C'est frontal, il ne sait pas cacher ses propres émotions. Mais il faut l'avouer : il espérait ses mots. Les voulaient tellement, même. "... Tu m'as manqué aussi..." À en crever. Alors, à peine a-t-il terminé de le dire qu'il se jette de nouveau sur les lèvres d'en face. Vient à lui donner le baiser le plus passionné dont il puisse être capable.


Bien assez vite, la gravité s'inverse, ils basculent.
Qu'importe si l'uniforme va bien à Saul.
Il était temps de l'admirer autrement.


Le chat n'a pas été le seul à ronronner, finalement. Le poitrail en feu, la sueur qui vient à lui coller à la peau, ses doigts qui s'accrochent encore avec force à Saul. Cette fois, il avait pu interagir bien plus avec lui, avait pu lui marquer une épaule d'avec la force du plaisir, entre morsure et gémissement. Le désir exprimé à même la chair de Saul, dont la nuque est attaqué par une autre paume de main, accrochée pour pouvoir l'embrasser encore. Malgré le peu d'air qu'il reste à Constance, il ne peut pas s'empêcher de l'embrasser encore. De réclamer encore, comme un oisillon qui en a besoin pour survivre. La seconde d'avant, il lui avait murmuré de rester encore un peu. Parce que ce contact terriblement intime le fait se sentir tellement bien. Il ne songe pas encore aux prières, aux pardons qu'il demandera pour tout ça. Quand il est avec Saul, rien de tout ça n'a d'importance. Même quand ça y est, il ne peut plus l'embrasser sans risquer de mourir pendu à ses lèvres. Alors le baiser cesse, pour respirer de nouveau. La tête part légèrement en arrière, gorge offerte au ciel et la bouche de Constance happe tout l'air qu'il peut. Ça tire, dans ses cuisses, mais il s'en fout de ce que les muscles peuvent bien lui dire. Ses bras viennent à entourer un peu plus Saul, à faire en sorte de le serrer fort contre lui. Et dans le creux d'une oreille, il ose un murmure. "C'est terrible... J'ai encore envie de toi..." Un léger rire, qui suit, face à cette constatation. Ne pas se sentir rassasié... Il n'avait jamais ressenti ça, Constance. Et c'est horrible comme c'est le cas, là tout de suite. Quand bien même ses forces sont épuisées. Sentiment flou, qu'il ne parvient à identifier. Pourtant, il est si simple à comprendre : il a envie de tout, Constance. De Saul tout entier. De passer ses journées entières avec lui, ses nuits aussi. De ne pas le quitter, surtout pas. De s'épuiser un peu plus. De récupérer de l'énergie avec des rires. Il rêve de bestialité, de complicité. C'est étrange, oui. Parce qu'il a cette sensation qu'il n'aura jamais rien de tout ça. Ou que la moitié, éventuellement. Mais jamais tout. Et ce qui, là tout de suite, le rend insatiable. De savoir qu'il ne pourra jamais l'avoir.

«C'est un fantasme sur les serveurs ou c'est parce qu'il est trop bien taillé ? » Je souffle un rire, amusé par ton attrait pour ma tenue de travail. Je retiens qu'au bar, je pourrais jouer de mon esthétique pour te taquiner. Je laisse le monstre faire ses monstruosités dans l'appartement. Il va courir dans le salon pendant un temps et il ne manquera pas de venir se frotter à ta veste. Tu repartiras avec un peu de lui sur toi. Nous nous perdons dans cet appartement qui sera notre cocon. Il t'accueillera quand tu voudras, on sera toujours là avec Napoléon. Mes mains qui se baladent un peu sur toi, l'une d'elles effleure ta joue doucement pendant que je semble donner les mots clés. Bien entendu que tu m'as manqué et j'espérais que c'était bien réciproque. Quelle joie de l'entendre. Je t'attrape contre moi, te tirant dans la chambre dans le même temps pour venir fermer la porte. Hors de question que Napoléon vienne nous embêter maintenant. Il pourra râler après, mais pour le moment, je ne suis qu'à toi. Un moment bestial, où nos corps ont bien plus qu'entrer en communion. On partage plus qu'on ne l'imagine dans ce moment. Je me noie dans ta passion, je me noie dans nos émotions, notre exécution. On ne pense pas au reste du monde, mais ça nous retombera dessus à un moment. Pour le moment l'un contre l'autre, on se vide l'esprit pour ne faire qu'un.

Le monde qui prend des couleurs. Puis-je rester là à admirer ton visage encore ? Tu m'y invites et je ne peux que ronronner dans ton oreille. Les corps qui sont lourd, le plaisir qui reste même après l'ultime instant. Je me sens léger. On s'échange des baisers et j'essaie d'y répondre autant que je peux, mais tu me fais rire. J'ai l'impression que tu me picores. Les bras qui sont passés autour de toi pour venir te garder contre moi. Le temps n'existe pas ce soir. « ... Je ne suis pas contre, mais va falloir attendre un peu. » Je ne suis pas une machine et même si tu me plais terriblement, je ne suis pas prêt de repartir tout de suite. Je ne dis pas non cependant. Mon corps n'est pas en condition pour repartir, mais le cerveau se chauffe déjà pour un deuxième tour. Si je le pouvais, je continuerais comme ça toute ma vie. Je ne me suis jamais senti autant en accord avec quelqu'un. Dommage que tu appartiennes à une autre, j'aurais pu faire ça toute la nuit. Mixte entre papouille et bestialité. Je viens déposer mes lèvres sur ton épaule pour l'embrasser doucement, tu sens que j'ai envie de te marquer, mais que je ne me le permets pas. Je me contente de parcourir ton corps de petites attentions qui n'auront pas d'impact pour le reste du monde. Ce n'est qu'une torture pour nos deux cœurs. Doucement j'attrape une de tes mains pour lentement la partir jusqu'à obtenir une symétrie parfaite. Je les regarde avec un petit air pensif avant de venir enlacer nos doigts en souriant. « J'aime... tes contrastes... Tu es beau... physiquement et mentalement... tu m'offres beaucoup de couleurs. » Et ça me fait sourire. « Tu es un bel arc-en-ciel. » Qui attend qu'on puisse le voir... que les nuages se lèvent pour pouvoir révéler sa beauté. « Je te vois. » Je vois l'homme que tu es et il me plaît. Mon regard qui passe sur toi pour t'admirer et mes lèvres qui sont  humidifier par ma langue que j'offre lentement à ta vision.

Instant de grâce. De volupté. Loin d'être désagréable. Il ne se sent pas sale. Pas comme avec Lizzie. La sueur ici ne le dérange pas. La présence chaude et humide de l'autre non plus. Au contraire. Il faudrait qu'il arrête définitivement de se leurrer. Qu'il arrête d'espérer, même qu'une seconde, qu'un jour il pourrait guérir de ce mal qui le ronge. Parce qu'il est beau, ce mâle-là. Qu'il semble le comprendre sans avoir besoin de communiquer plus que ça. Les communions sont tellement naturelles. "J'en prends note..." Et il rit, Constance. D'un de ceux qu'il ne connaissait plus. Vivace, entier, franc. Il n'y avait guère plus que Charlie pour les entendre, parfois. Au détour d'un instant où il pouvait respirer. Et puis il coulait de nouveau, comme une pierre. Mais sous les doigts de Saul, c'est comme savoir flotter. Quand il passe par-dessus les cicatrices de ses doigts, elles ne semblent plus si graves. Même futiles, pour Constance. Ses rayons à lui, peut-être. Peut-être est-bien ça. Que chaque coupure rapprochée forme un arc-en-ciel, que Saul remarque chez lui. Mais que voit-il, exactement ? Il aimerait lui demander, Constance, mais son souffle vient d'être coupé. Ses rires avec. Son existence, même. Pourquoi t'es le seul à le voir ? "... Elisabeth ne serait sans doute pas du même avis, si elle savait tout..." Dans sa gorge, tout le bonheur fane. Comment Saul pourrait affirmer qu'il est beau, mentalement, quand il est en train de tromper sa femme ? La précieuse, celle qu'il avait promis d'aimer devant Dieu. Alors Constance baisse les yeux, jusqu'à les fermer. Pour venir juste se caler dans le creux du cou de Saul. Peut-être qu'il ressemblera un peu plus à un arc-en-ciel, dans la nuit. Ça saigne, une couleur ? "Désolé..." De quoi s'excuse-t-il, précisément ? Sans doute de tout. De son existence même. "Je n'aurais pas dû dire ça..." Oh, si, il le fallait. Parce que je ne suis pas beau. Ni quelqu'un de bien. Alors peut-être que finalement, Saul va le chasser de son lit dès maintenant. Mieux vaut tard que jamais, non ?

On aurait pu repartir pour un tour, mais il faut l'avouer que j'ai lancé sans le vouloir un sujet.Je le sens quand ton sourire est emporté dans un nouveau nuage. Je ne voulais pas effacer les couleurs. Je ferme les yeux un instant à tes mots, prenant ça comme une punition. Alors que je suis celui qui t'a punis. Je te laisse te glisser contre mon épaule et je dépose un simple baiser sur ta tête. Ma main vient à chercher ton visage pour déposer mon pouce sur tes lèvres. Je les parcours doucement pour essayer de retrouver la couleur. «  Tu es beau Constance. Ça ne fait pas de toi quelqu'un d'horrible. » Je viens te faire relever le menton, pour que tu me regardes. Si tu décides de ne pas ouvrir les yeux alors je viendrais simplement poser mon front contre le tien. «  Ne t'excuses pas. Il faudra bien qu'on en parle un jour de toute façon. » Je passe mes bras autour de toi pour venir te serrer fort contre moi. T'offrir un câlin qui ne fera que me donner un peu plus envie de prendre soin de toi. Je dépose mes lèvres contre les tiennes avec douceur avant de murmurer. «  Tu es gay ? » La première question à poser pour connaître la profondeur du problème. Savoir jusqu'où tu as été te cacher dans ton placard. J'ai connu l'homophobie et je sais à quel point ça peut-être difficile de l'affronter. Tu n'es pas le premier à préférer te cacher en espérant que tu changeras, mais tu ne pourras pas changer. Même si les nuages essayent de cacher la beauté de tes couleurs. Tu seras toujours toi au fond de ça. Je veux être là pour te le rappeler. Je ne suis pas qu'une nouvelle expérience, tu as dit que ça faisait longtemps la dernière fois. C'est qu'il y a eu un autre avant moi, plusieurs peut-être et je ne te jetterais pas la pierre. «  Un jour ça ira mieux Constance... Et tu sais. La fin d'un mariage n'est pas la fin d'une vie. » Elle est belle Elisabeth, alors oui, tu lui briseras le cœur, mais je le sais. On s'en remet toujours. Je ne pensais pas m'en remettre si bien, mais tu as décidé d'être irrésistible. «  Ne te caches pas avec moi... Je le sais... Je le sens... ce quelque chose en toi... Je dois avoir l'air fou... Excuse moi... je connais pas ta situation... J'aimerais la connaître pour éviter de te faire plus de mal... »

Lui, pas quelqu'un d'horrible ? Bien sûr que si. Il l'est, plus que tout. Pourquoi lui pardonnerait-on toute cette mascarade ? Cette aventure ? Juste sous prétexte qu'il est gay, bloqué dans un mariage hétérosexuel ? Qu'il a accepté, sans aucun couteau sous la gorge. Il aurait pu simplement passer à côté de Lizzie et dire à ses parents qu'elle n'était pas la bonne. Il aurait pu faire mine de papillonner, d'enchaîner des femmes où aucune n'était celle qu'il souhaitait épouser. Aurait au pire mettre enceinte une femme qui aurait été au courant de tout, qui voulait d'un enfant sans un père pour la décevoir. Ils se seraient arrangés, aurait pu élever l'enfant à la manière d'amis, pour qu'il soit le plus heureux des gosses. Il aurait pu faire tellement de choses, Constance. Mais n'a choisi que le modèle qu'il connaissait. Et à défaut de l'aimer, aurait pu au moins tenir sa promesse de fidélité. Mais il avait failli, déjà trois fois, en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, l'imaginer. Se perdait encore une fois dans les bras d'un homme qui pourtant, lui, accepte la situation. Avec une évidence terrible pour Constance. Parce qu'il se déteste, se hait même et ne comprend pas qu'on puisse pas faire de même avec lui. Oui, ils fallaient qu'il en parle. Mais quand le mot traverse les lèvres de Saul... Ah, il est comme un coup de poignard par le Seigneur même, en plein dans le coeur de Constance. Parce qu'il sait que trop combien il est fait pour lui, ce foutu mot. Combien il le décrit un peu trop bien, même. "Je... Crois..." Il ne peut pas dire que oui. Ne peut reconnaître les choses aussi brutalement. Dire ça, déjà, est d'une violence inouïe pour lui. Il a l'impression de trahir une bonne fois pour toute sa famille entière. En commençant par Lizzie, puis jusqu'à ses parents, ses neveux, nièces. Alors son poitrail se soulève si fort, mais plus comme auparavant. Plus avec la force du désir, non. C'est tout le contraire. C'est un désespoir sans fin qui lui aplatit le poitrail à présent. Avec un peu plus de force encore, quand Saul parle de la fin de son mariage. Pardon ? Comment peut-il ne serait-ce que l'évoquer ? Il ne peut pas cracher à la face de Dieu à ce point, Constance ! Dans sa cage, le coeur s'étrangle et le regard devient une panique sans nom. La tête lui tourne et le besoin de contrôler ne serait-ce qu'un peu la situation lui vient immédiatement. Mais nulle lame à portée, nulle âme ensommeillée à abandonner pour assouvir ce besoin. Seulement Saul pour qui ça semble si simple : un mariage, ça peut se terminer. Et d'une voix blanche, Constance met fin à tout espoir, à toute cette folie. "Je ne peux pas divorcer..." Ah. C'est sans doute ça, le bruit d'un coeur qui se brise. Si fragilisé qu'il en était devenu plus que du cristal. L'impression, d'avec ses mots, de dire adieu à Saul. Aux possibilités, sans doute. Lui, il restera la foutue pédale qui restera dans le placard. Et si malgré tout, l'hispanique lui dit qu'ils pourront quand même se voir... Alors, sans doute que cette phrase vient de le condamner à être le seul à jamais ressentir quoique ce soit. L'autre sait, désormais, qu'il ne faut rien espérer. Et Constance, lui, voudrait juste disparaître. Encore et encore.

S'évaporer ou s'envoler.
Comme un grain de sable.
Se laisser emporter dans le large.

« Je...Crois... » Je n'en demande pas plus. Je suppose que rien que de l'évoquer n'est pas simple et je ne vais pas te forcer à me dire que oui tu l'es. Je vais juste te serrer contre moi et essayé de te faire sentir un peu mieux. C'est ce que je voulais faire, mais il semblerait que j'enchaîne les bourdes et que non, je ne te fais pas pleurer. C'est sûrement pire que ça, parce que j'aurais pu m'en sortir avec une crise de larmes, mais que dire face à une barrière posé face à moi. La limite est mise, je ne serais qu'un amant. Mon cœur se serre un peu, parce que je le savais, mais qu'au fond on espère tous que ça n'arrivera pas. Si je ne peux pas chasser les nuages de ta vie, alors je resterais le petit bout d'éclaircie qui t'offre de quoi respirer. Je te l'ai dit. Je suis là. Quoi qu'il arrive, si tu as besoin de moi, je serais là. On ne se connaît pas énormément et j'avoue que ça me passe bien au dessus parce que je ressens des choses uniques avec toi. Je reste un moment à fixer le plafond, silencieux au possible, alors que ma main finit par rejoindre l'arrière de ton crane pour le caresser. Pour te détendre au mieux. « Je serais donc là pour t'autoriser à respirer de temps en temps. Je suis là pour toi Constance. » Quittes à me broyer le cœur, parce que je le sais. Aujourd'hui mon cœur s'est brisé, parce qu'il sait qu'un jour il se fera abandonner. Je dépose de nouveau mes lèvres contre ta tête tendrement, ne devenant que douceur. Pour ce soir j'ai sûrement fais assez de dégâts. «  Cette situation me va. » Pour l'instant. «  mais je ne change pas mon avis sur toi. Tu es beau Constance. Je te le montrerais chaque fois qu'on se verra. À quel point je peux te trouver magnifique. » Et j'attrape tes bras, vient à t'écraser contre le lit après t'y avoir plaqué sur le dos et je te regarde, sagement. «  J'aimerais peindre sur ton corps... avec toutes les couleurs que tu m'inspires. » Je dépose mes lèvres sur ta joue, puis je viens parsemer l’entièreté de ton visage avec des petits bisous, mais j’évite tes lèvres. «  te esperaría »

Le silence, en guise de réponse. Il tremble légèrement, maintenant. De froid, de ce sang qui se glace au fur et à mesure. De la roche qui se forme par-dessus les plaies, qui paralyse le sang et l'empêche encore de circuler. Dans l'espoir peut-être fou que ça cesse les pensées. Celles qui affluent, sans cesse. Il n'ose ainsi pas bouger, à peine respirer aussi, le temps que le verdict se fasse. Et la main a beau faire, ce ne sont que les mots qui viendront à soulager un brin la tension qui venait de s'installer dans le corps de Constance. Au moins a-t-il calmé de toutes ses ardeurs. Et puis cette fois, quelques larmes viennent à s'échapper. Incontrôlables, sans crise qui suit pour autant. Qu'il vient effacer, d'un simple geste. Parce qu'il ne doit plus pleurer pour un oui, pour un non. "Merci..." Devait-il continuer de se taire, lui aussi ? Il n'en sait rien. Constance ne se voyait juste pas rien dire. Prendre enfin une goulée d'air, avant de se retrouver de nouveau sous Saul. De s'accrocher à son dos pour en caresser la peau. De rougir encore, en entendant Saul. "Je pourrais peindre sur toi aussi... ?" Mais en soi, il n'a aucune idée de ce qu'il pourrait faire. Observe la peau de Saul, d'un oeil distrait. "... Je ne parle pas espagnol..." Un aveu, mais il ne doute pas que Saul l'avait déjà remarqué, au vu de ses messages littéralement traduit par google. "Tu m'apprendrais... ?" Ses doigts viennent à se perdre dans les boucles de Saul. Doucement, avec une douceur infinie. Peut-être qu'il est redevenu timide, à cet instant. L'impression de reprendre à zéro, suite à cette conversation qu'il fallait pourtant avoir. Un pansement arraché, vivement. "Je peux te faire un massage... ?" Il a envie, soudainement. De sentir les muscles rouler sous ses doigts. De le détendre, après tout ça. "Vu que t'étais jaloux du chat..." Bout de sourire et d'excuse aussi. Pour justifier tout ça. C'est vrai qu'il massait le chat. Et que c'est à Saul, désormais, qu'il a envie d'en faire un. Lui montrer qu'il n'est pas totalement dépourvu d'intérêt, étant désormais défini comme l'homme qui restera marié à sa femme.

Tu pleures, mais tu effaces bien vite ses larmes. Je ne sais pas quoi dire ni quoi faire. Entre toi et moi c'est difficile de suivre les mots que j'ai le droit de dire ou non. Je me sens maladroit face à toi. Face à ce qu'on aurait pu être, mais que tu as chassé d'un revers de la main. On ne sera que des amants, en espérant que nos sentiments ne nous détruisent pas. «  Tu fais ce que tu veux de moi. Tu pourras même peindre avec ton corps contre le mien... » Et ainsi on partagera les mêmes couleurs. «  Je sais que tu ne parles pas espagnol... c'est justement pour ça que je l'utilise. » Je souffle un rire avant de venir embrasser ta peau de nouveau. J'embrasse doucement ton torse avant de glisser mes mains dans les poils qui parcourent ton torse. «  Si tu le désires... Je t'apprendrais. J'ai hâte de t'entendre rouler les r. » Je ris un peu, venant m'allonger contre toi un instant.Tu sembles plus calme, moins blessé. J'espère que c'est réellement le cas. Ma tête qui vient se frotter contre tes doigts, j'apprécie terriblement quand tu me caresses les cheveux, peut-être que j'aime juste ton contact au final. « Un massage ? Hm... Okay. » Je roule sur le côté écrasant ma face contre le matelas et je tourne la tête vers toi pour te regarder une dernière fois avant que tu me chevauches. «  Il est vrai que … je suis jaloux de ce que tu touches. » Je planque mon nez dans le matelas en souriant et j'agrippe ta main de la mienne avant que tu ne te positionnes. Je me tais un instant, réfléchissant à ce que je pourrais dire sans que ça ne te semble trop brutal, mais rien ne vient. Définitivement, je manque de tact, même quand j'essaie de te draguer je me loupe. «  Personne  sait que je suis gay à l'association. Je ne le cache pas spécialement... mais, c'est définitivement mieux ainsi du coup. Je pourrais t'admirer, sans qu'on pense une seule seconde à mal. » Sous tes doigts je ne pourrais que soupirer de plaisir, parce que je ne sais définitivement pas ronronner. Ton prénom sera soupiré encore et encore, jusqu'à t'encrer en moi.

Jouer des corps, pour peindre. L'idée le tente, un peu. Mais en même temps, il aurait peur du résultat. Que Saul explose de rire à terme et se dise que l'harmonie ne règle plus. Sans doute que cette peur, désormais là, viendra avec n'importe quoi. Que Constance aura juste à attendre la fin de tout ça, pour quand l'autre en aura marre de lui, de la situation. Qu'il rencontrera quelqu'un d'autre de bien mieux. Et de libre, surtout. En attendant, il aura le temps d'apprendre quelques mots en espagnol sans doute. "J'espère que je saurais bien les prononcer..." Pour le moment, c'est autre chose qui roulera. Parce que le massage tente Saul et que Constance ne peut qu'en sourire. Qu'il espère qu'il plaira à Saul, plus que tout le reste. Une inspiration, avant de se redresser, d'éclater un baiser au coin des lèvres qu'il peut encore distinguer, avant que Saul n'aille s'enterrer. "... Même de ton propre chat ?" C'est qu'il finira bien par poser ses doigts dessus, s'il est destiné à revenir souvent ici. Enfin, toujours nu comme un ver et bien plus sale, il grimpe sur Saul pour commencer à faire son ouvrage. Les mains à la base des épaules, il s'élance lentement, mais assez fermement pour sentir les points de constriction de Saul et tenter de les dégager, au mieux, sans lui faire mal. Au passage, la position qui fait étrangement du bien aux jambes, comme s'il venait enfin à étirer ses propres muscles. "Je vois... Aucun souci, ce n'est pas moi qui dirait quoi que ce soit." Ça serait bigrement ironique, autrement. "Mais si jamais, il y a une fille à l'association... Dina. Elle est gay, s'assume ouvertement et fait beaucoup de blagues dessus." Oh, pour sûr qu'elle l'a plus d'une fois déstabilisé. Déjà au lycée, puisqu'ils étaient camarades. "Si jamais elle te vanne sur ça, ne t'en fais pas, c'est normal." Dina et son tact. Dina et sa franchise légendaire. Dina et son envie de mettre le plus à l'aise possible les cisgenres hétéros. "Enfin, tu l'as peut-être déjà rencontrée ?" Il n'en sait rien. Mais si c'était pas encore fait, il saura bien assez vite qui c'est, aucun doute là-dessus. Ses mains descendent, au fur et à mesure de la discussion. "Elle te loupera pas à la prochaine soirée qui sera organisée, dans les tout cas." Il souffle un rire, même si quelque part, il est un peu désolé par avance pour Saul. Au moins de son côté, ça fait longtemps qu'elle a arrêté les vannes avec lui, à force qu'il est juste l'air toujours gêné.

« Napoléon attendra tes visites avec impatience aussi. » On sera deux, heureusement que lui et moi on s'est adopté, parce que ce soir, ni lui ni moi n'allons réussir à un jour te faire rester. Je te laisse me grimper dessus et je glisse mes bras sous ma tête pour venir profiter du massage dans une position plus agréable que de m'étouffer contre le matelas. De toute façon, tu ne l'entendras pas se briser. Tu peux m'entendre grogner de plaisir, mais aussi, sous tes doigts je me détendrais un peu. Même si j'avoue que la conversation donne de quoi me tendre. «  Elle peut bien l'apprendre. J'ai la même au boulot... Je suppose que si je réponds comme je réponds avec Emi, ça devrait se passer bien. » Des réponses mordantes et sincères. Je tourne un peu la tête pour essayer de te voir du coin de l'oeil. « Non je ne connais pas Dina. Vous faites souvent des soirées ? Je veux dire... si vous en faites souvent... j'ai pas dû être invité. Après je comprends, je viens d'arriver et j'ai peut-être pas l'air amical. » Je ferme doucement les yeux pour venir profiter du contact.Ce n'est pas dérangeant de toute façon je suis habitué à Emi et son extravagance, je suppose que Dina ne sera pas plus terrible. Peut-être que l'une des deux sait ne pas trop ouvrir sa bouche. Une de mes mains vient à se tendre pour aller chercher un bout de cuisse à caresser, juste un contact parce que moi aussi j'ai très envie de te faire des caresses. «  Constance ? » Je viens à tourner un peu mon corps pour réellement te regarder , même si ça me fait mal au cou et au dos. «  Je suis là pour toi. Je suis tout à toi, okay?  »La voix s'étouffe un peu. Je me replace bien pour que tu continues et je viens à murmurer doucement. « Mords moi... marque moi... s'il te plaît. » Montres moi que je compte un peu. J'ai comme un besoin de passion et de tendresse.

Les mains au milieu du dos, qui presse la chair pour la détendre. "On tente d'en organiser une... Hum, en général une fois par mois. Mais ça en fait deux où on a pas su accorder nos plannings." Son regard se perd sur le dos offert à sa vision. "Mais on en fait surtout en tout petit comité. Entre les bénévoles les plus présents. Vu ton implication, je pense que tu seras convié à la prochaine." Vu qu'il vient au refuge, même si c'est pas forcément pour s'occuper des chats, il vient en chercher pour leur donner un bien meilleur cadre de vie que là-bas. Et puis, il l'a aidé, s'implique dans l'association. Alors il risque de connaître le reste des bénévoles actifs. Pas de famille d'accueil, juste eux. Les petites mains qui permettent de tout faire vivre et que des chats ne soient pas euthanasiés parce qu'ils n'auraient nul part où aller. Sur le bas du dos désormais, les pognes s'affairent, avant que son prénom ne lui fasse relever le nez. "Oui ?" Il fait quelque chose de mal, peut-être ? De pas agréable. Il se soulève très légèrement, pour ne pas lui écraser les hanches, avant de rougir. Encore et toujours, dès que Saul dit ce genre de choses. "D'a-accord..." Quelques secondes où il reste comme il est, la tête secouée par ces mots-là. Tout à toi. Il ne doit pas espérer quoi que ce soit, Constance. Repose ses mains, avant la suite. Et cette fois, pas besoin de parler.