baby you're a firework (prue)

(001) Le schéma classique de ta génération. Un papa qui travaille, une maman au foyer qui s'occupe des enfants. Ta mère a eu la dure tâche de s'occuper et d'élever respectivement deux garçons, tes deux grands-frères surprotecteurs, toi et enfin ta petite-sœur. Élevés de façon stricte, ne dégradant nullement cet amour qui envahissait la maison familiale. Un manque paternel s'est quelque peu fait ressentir au fur et à mesure des années dans tes relations amoureuses mais tu n'as jamais douté de l'amour de ton père. (002) Tes deux grands-frères, ce sont deux grosses têtes. Ils sont intelligents, beaux hommes, des études impeccables, sans une seule ombre au paysage. Toi, la bonne troisième de la famille, ils espéraient tous que tu suives le même chemin. Ça n'a pas réellement été le cas. Très jeune, tu montres un profond désintérêt à l'école. Tu n'es pas motivée par les cours, l'apprentissage. Non, toi, ce qui t'amusait, c'était de passer du temps avec tes amis. Si tu n'étais pas spécialement scolaire, voire même pas du tout, ça n'empêchait pas que tu étais quelqu'un de très ouvert, très sociable, aimant rigoler, et discuter. Discuter, au plus grand dam de tes proches, tu pourrais le faire pendant des heures. (003) Arrivée au lycée, tu avais l'impression d'être une toute nouvelle personne. La folie de te dire que tu es enfin une femme alors qu'il n'en était rien du tout. Seulement, tu avais l'impression de pouvoir faire ce que tu voulais. C'est là que tu as commencé à t'intéresser aux garçons... Les garçons qui n'en ont jamais manqué une pour te tourner la tête. C'est dans ces années-là que tu t'es rendue compte de ta fragilité et de ta naïveté presque maladive. Éternelle rêveuse, depuis que tu es gamine, avec ta meilleure amie de toujours, Gina, tu as prévue les événements futurs dans les moindres détails : rencontrer un garçon bien, te marier avec lui et avoir des enfants. Ainsi les choses sont, aussi simples, aussi faciles. Du moins, tu le pensais. Effectivement, au lycée, tu te rends compte qu'un garçon bien n'est pas mince affaire et qu'il est compliqué à trouver dans cet océan de garçons. Ça ne t'empêche pas de rêver, ça ne t'empêche pas d'espérer et ça ne t'empêche pas de donner ton cœur à n'importe qui. (004) Malgré tout, ce listing, rencontrer un garçon bien, te marier avec lui et avoir des enfants, peu importe les ruptures que tu vivais, peu importe les couteaux dans le dos, les tromperies, les coucheries que te faisaient vivre tes partenaires, tu ne cessais pas d'y croire, accrochée à cette idée de l'amour faite à l'âge de huit ans comme s'il s'agissait d'une théorie scientifique approuvée par les plus grands mathématiciens du monde. Les films romantiques, les romans, deux choses qui font partie intégrante de ta vie, de ton existence, de ton subconscient et qui font de toi l'éternelle fleur bleue que tu es. Tu ne jures que par cela malgré tous les préjugés, les fausses idées reçues qu'ils regroupent. Si certains vomissent tant la niaiserie y est présente voire même omniprésente, toi, tu t'en nourris comme un vampire se nourrit de sang frais. C'est pathétique, un brin désespérant mais ainsi es-tu. Ce côté romantique désespéré est malgré tout un trait très apprécié de ta personnalité. C'est indéniable, c'est ce qui fait ton charme, Prudence. (005) Même si tu n'es pas allée à l'université comme la totalité de tes amies, tu as quand même tenue à ce que vous soyez toutes proches malgré tout. Tu rassembles les gens. Tu aimes être entourée, il n'y a rien de plus normal pour toi que d'avoir presque cet instinct de leader dans ton groupe d'amies. Créative et fêtarde (dans la limite des choses), tu es celle qui prévoit des soirées à thème ou sans. Tu aimes voir tes proches heureux même si cela veut dire te mettre de côté. Grâce à ça, même si tu travailles à plein temps depuis des années, tu as toujours su garder un minimum de vie sociale. Encore aujourd'hui, tu es en contact avec toutes tes amies du lycée. Rares sont les fois où vous ne vous voyez pas au moins une fois par mois. Tu prends soin que ces réunions aient toujours lieu. C'est une habitude que tu aimes avoir. (006) D'autant plus qu'elles sont d'un grand secours quand tu vis tes déceptions amoureuses. Généralement, quand une de tes relations se finit mal, voire même chaotiquement, tu les appelles à la rescousses. Ensemble, dans un bar, à danser comme des folles et à profiter de l'alcool et à laisser le liquide faire son effet sur ton être. Pour toi, rupture équivaut à une grosse cuite (et une gueule de bois le lendemain). Tu fais des promesses que tu ne tiens jamais comme cesser de ton donner ton cœur au premier homme que tu vois dans la seconde qui suit la rupture, que tu seras plus méfiante, que tu arrêtes de croire en l'amour. De belles paroles qui ne tiennent jamais très longtemps. Généralement, pas plus que trois secondes et demi. (007) Seulement, le coup de massue s'est fait il y a peu. Tu vivais une relation parfaite. L'homme idéal : drôle, charmant, séduisant, intelligent, ouvert d'esprit et une humilité à effrayer Gandhi. L'idéalisais-tu, te disent tes amies. En tout cas, toi, tu le voyais réellement comme l'homme parfait, celui qui ferait ton bonheur, celui qui avait ton cœur dans ses mains. Toutefois, si toi, tu t'accrochais comme tu pouvais, lui, il avait laisser tomber ton cœur depuis longtemps. Il n'était pas fidèle et toi, éternelle naïve, tu fermais volontairement les yeux sur les évidences qui ne cherchaient même plus à camoufler. Tu préférais continuer à croire en sa bonté plutôt que de faire ce qui était, de toute évidence, inévitable, une rupture.  (008) Une rupture particulière. Une rupture douloureuse pour de nombreuses raisons. La première étant que cela s'est passée pendant ton anniversaire. Effectivement, ton ex-petit-copain n'a rien trouvé de mieux que de t'annoncer son infidélité et te quitter le jour de ton vingt-neuvième anniversaire, t'humilier par ses actes douteux éthiquement et moralement et te rejeter en avouant être amoureux d'une autre depuis bien des mois. Une trahison, deuxième raison, un acte que tu n'expliques pas, que tu ne comprends, que tu méprises. Mais bizarrement, c'est à toi que tu en veux le plus. Certainement parce qu'il est plus simple de te montrer dure envers toi-même qu'avec celui que tu aimes... aimais. (009) Depuis cette rupture, tu n'es plus que l'ombre de toi-même. Un état dans lequel tu ne t'es jamais retrouvée pour aucun de tes ex-petits-amis. Preuve de la place particulière que celui-ci avait dans ton cœur. Si avant ton cœur était à la fête et à l'amour, maintenant, il n'en est plus rien. Fatiguée de te faire avoir constamment, tu t'es réellement renfermée sur toi-même. Tu évites les hommes comme la peste. Tu ne veux plus tomber amoureuse. Tu es fatiguée. Tu es fatiguée que tes sentiments se retrouvent être les pions dans le jeu de bourreaux des cœurs de la gente masculine. Si tu te projettes énormément dans le futur, autant dire que tu ne te vois plus rencontrer un garçon bien, te marier avec lui et avoir des enfants. Tu revois tes standards du bonheur et tu commences à mépriser l'amour et les couples. A cause de ça, d'ailleurs, tu abandonnes Gina, ta meilleure amie, dans les préparatifs de son mariage et de son enterrement de jeune fille. A vrai dire, tu prends le rôle de la moralisatrice, donneuse de leçons et pessimiste au sujet de l'amour, avouant ne plus voir l'intérêt d'un quelconque mariage, qu'il ne s'agit que d'une promesse futile que personne ne respecte réellement. (010) En tout cas, si pendant pratiquement toute ta vie, toute ton attention était dans ce but de vie, rencontrer un garçon bien, te marier avec lui et avoir des enfants, maintenant débarrassée, tu te concentres sur un nouveau but que tu t'es fixée, une ambition toute nouvelle, complètement autre. Effectivement, si depuis plus de dix ans tu occupes le même poste dans l'entreprise de ton père, ça ne t'a pas empêché de grandir mentalement. Au cours de ces années à répondre au téléphone et avoir les clients les plus haineux, mal-polis et caractériels, tu t'es intéressée à ce qui ne semblait être, pourtant, nullement ta passion dans le passé, l'Histoire. Tu as bien l'intention de reprendre tes études, entrer dans une université digne de ce nom, et changer drastiquement de carrière. Un changement dont tu n'as encore parlé à personne. Mise à part à Caleb encore un parfait inconnu à tes yeux mais qui n'a pas manqué d'être extrêmement intéressé par ta décision, ce qui t'a étrangement charmé et amusé. Mais sans plus. Ou alors, tu aimes penser que tu n'es pas plus flattée par une telle attention de sa part ?